Allemagne, France, Grande-Bretagne : les trois pays européens qui assument une grande responsabilité dans le calvaire biblique qu’endure le peuple palestinien depuis 76 ans. La première pour son rôle dans l’holocauste infligé aux Juifs et dont l’Etat facho-sioniste est en train de dupliquer aujourd’hui contre les Palestiniens ; les deux autres pour leur rôle dans le charcutage arbitraire du Moyen-Orient, consigné dans les sinistres accords Sykes-Picot en 1916, du nom des ministres des Affaires étrangères britannique et français.
N’oublions pas qu’un an plus tard, en 1917, dans la sinistre ‘Déclaration Balfour’, la Grande-Bretagne se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un « foyer national pour le peuple juif » (A national home for the jewish people).
N’oublions pas aussi que, juste quatorze ans après la création d’Israël, c’est la France de Charles de Gaulle qui aida scientifiquement, techniquement et financièrement l’Etat sioniste à acquérir l’arme nucléaire, cette même arme que les génocidaires au pouvoir à Tel-Aviv brandissent aujourd’hui comme une épée de Damoclès sur la tête des habitants du Grand-Moyen-Orient, de l’Iran au Liban et de l’Irak au Yémen.
Pendant plus de 300 jours de guerre génocidaire ciblant principalement les femmes et les enfants, de destruction systématique de la bande de Gaza et la transformation des survivants en sans-abris errants, affamés et assoiffés, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne n’ont pas émis la moindre critique contre les responsables de la plus grande horreur du XXIe siècle.
Tout ce qu’on entend des gouvernants de ces pays, c’est cette rengaine usée jusqu’à la corde : « Israël a le droit de se défendre ». Certains, comme le chancelier allemand Olaf Scholz, poussent l’obséquiosité vis-à-vis d’Israël jusqu’à l’incitation à poursuivre la guerre, comme si Netanyahu avait besoin d’incitation…
Mais les dirigeants français, britanniques et allemands ne sont pas seulement sourds, muets et aveugles quand il s’agit des crimes israéliens contre les Palestiniens. Ils le sont aussi quand les criminels au pouvoir à Tel-Aviv assassinent des scientifiques iraniens, bombardent le consulat de l’Iran en Syrie, envoient un missile guidé directement à l’appartement d’Ismaïl Haniyeh le jour de la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, sans parler des assassinats, devenus routiniers, des cadres du Hezbollah au Liban…
Mais quand l’Iran et le Hezbollah disent trop c’est trop et montrent une inébranlable détermination à répondre sévèrement cette fois de manière à « faire regretter à Israël ses crimes », les langues se délient et les dirigeants allemands, britanniques et français se mobilisent pour mener une campagne indécente de pressions pour calmer les victimes et défense des criminels.
Dans une déclaration commune publiée le 12 août, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni appellent l’Iran et ses alliés à « s’abstenir d’attaques qui aggraveraient encore les tensions régionales et compromettraient la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages ».
Sans parler de l’Amérique, complice traditionnel des crimes israéliens, pour les trois plus grands pays européens, ce qui « aggrave les tensions régionales » ce n’est pas la guerre génocidaire en œuvre depuis plus de dix mois, ce ne sont pas les crimes horribles de la meute enragée au pouvoir à Tel-Aviv, ce ne sont pas les assassinats quasi-quotidiens de personnalités politiques libanaises ni les provocations incessantes depuis des années contre l’Iran. Pour eux, les menaces pour la paix et l’ordre au Moyen-Orient viennent des représailles que les victimes s’apprêtent à mener contre leurs agresseurs.
Voilà plus de dix mois qu’Israël mène une guerre génocidaire, mais ni Paris, ni Londres, ni Berlin n’ont jugé utile et décent d’exercer des pressions sur les fascistes de Tel-Aviv pour qu’ils arrêtent le massacre des femmes et des enfants à Gaza. C’est seulement quand il est devenu évident que l’Iran et le Hezbollah se préparent à défendre leur pays, leur dignité et leur honneur contre les criminels israéliens que messieurs Macron, Starmer et Scholz deviennent subitement inquiets que « la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu soit compromise »…
Macron, Starmer et Scholz s’inquiètent d’autre chose aussi : que ces représailles « compromettent la libération des otages » ! Ni les centaines de milliers de morts palestiniens, ni les dizaines de milliers enterrés sous les décombres, ni la famine, ni les maladies, ni les dix mille prisonniers qu’Israël entasse dans ses geôles depuis le 7 octobre, ni la torture et le viol dans les prisons avec la bénédiction du Knesset n’ont inquiété les dirigeants franco-anglo-allemands.
L’urgence pour ces âmes sensibles c’est la vie des quelques dizaines d’otages israéliens qui doit être préservée et leur libération assurée. Face à tant d’indécence et d’immoralité, on ne peut que regretter que les dirigeants des trois plus grands pays européens perdent une si belle occasion de se taire.