Sarah Ben Saïd, directrice exécutive de l’association féministe « Aswat Nissa », a déclaré lundi 12 août 2024, que la « complaisance des autorités et leur normalisation des crimes de féminicide » au cours des dernières années ont conduit à l’aggravation de ce phénomène alarmant. Elle a indiqué que la célébration de la Journée de la femme cette année sera davantage militante que festive.
Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, la directrice exécutive de Aswat Nissa a expliqué que « demain, le 13 août, l’anniversaire sera malheureusement triste, en raison du recul des droits des femmes en Tunisie et des menaces persistantes auxquelles sont confrontées les militantes de la société civile et les médias ». Elle a ajouté : « Il y a des militantes et des journalistes emprisonnées simplement pour avoir exprimé leurs opinions ou participé à des manifestations ».
Elle a poursuivi : « Demain, il y aura une manifestation qui partira de la place Mohamed Ali en direction de l’avenue Habib Bourguiba dans la capitale, pour demander la fin des injustices envers les femmes et la libération des détenues ».
Elle a précisé que « le discours de haine et d’incitation, qui se répand depuis un certain temps, en particulier dans l’espace virtuel, contribue à l’augmentation du taux de crimes en général, mais ce sont les femmes et les enfants qui en souffrent le plus, selon les rapports et les statistiques des associations féministes. Nous enregistrons environ deux féminicides par mois ».
Ben Saïd a appelé à la reconnaissance de l’existence de la violence dirigée contre les femmes comme première étape pour lutter contre ce phénomène, et à l’élaboration d’un discours politique en faveur des femmes pour réduire ces crimes, ainsi qu’à l’ouverture d’un dialogue avec la société civile.
Elle a également demandé la création de centres d’accueil pour les femmes victimes de violence dans tout le pays et de leur accorder l’attention nécessaire.