Fitch Ratings a abaissé la note de crédit à long terme d’Israël, invoquant l’impact de la guerre à Gaza. Moody’s et S&P Global avaient déjà abaissé leur note de crédit pour l’Etat hébreu en début d’année, invoquant des risques géopolitiques élevés.
Mardi 13 août, Fitch a abaissé la note d’Israël de « A+ » à « A » et a maintenu les perspectives à négatives, suggérant qu’une nouvelle réduction est possible.
« Selon nous, le conflit [avec le groupe militant palestinien Hamas] à Gaza pourrait durer jusqu’en 2025 et il existe un risque qu’il s’étende à d’autres fronts. En plus des pertes humaines, il pourrait entraîner des dépenses militaires supplémentaires importantes, la destruction d’infrastructures et des dommages plus durables à l’activité économique et aux investissements, conduisant à une nouvelle détérioration des indicateurs de crédit d’Israël », a déclaré l’agence dans un communiqué.
Fitch a également souligné que le déficit budgétaire croissant d’Israël et la dette publique étaient parmi les principales raisons de la dégradation.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a qualifié sur Twitter la dégradation de la note de « naturelle » compte tenu des « risques géopolitiques » que crée la guerre « la plus longue et la plus coûteuse » de l’histoire du pays. Il s’est également engagé à gérer l’économie « correctement et de manière responsable ».
Le président du Parti travailliste israélien et ancien vice-ministre de l’Economie, Yair Golan, a toutefois prévenu que la dégradation de la note, associée à l’élargissement du déficit budgétaire, « ferait mal au porte-monnaie de chaque citoyen » en faisant grimper le coût de la vie. Dans un message publié sur X, Golan a décrit Smotrich comme un « ministre puéril qui ne comprend rien à l’économie ».
Les dégradations de la note de crédit peuvent rendre plus difficile ou plus coûteux pour un pays d’emprunter l’argent dont il a besoin pour financer ses dépenses.
Fitch est la troisième grande agence de notation américaine à abaisser la note d’Israël. En février, Moody’s avait abaissé sa note du pays à « A2 » et maintenu les perspectives négatives. En avril, S&P Global avait abaissé la note souveraine à long terme de l’État juif en devises et en monnaie locale de « AA- » à « A+ » et la note à court terme de « A-1 » à « A-1+ ».
L’économie de l’occupant a reculé de 21,6 % au dernier trimestre de l’année dernière, ce qui constitue l’une des plus fortes contractions de l’histoire du pays.
Les craintes de voir la guerre à Gaza se transformer en un conflit plus vaste au Moyen-Orient se sont intensifiées après l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh et du chef militaire du Hezbollah, Fouad Shokr, à Beyrouth fin juillet. L’Iran et le Hezbollah ont tous deux menacé de représailles l’Etat hébreu.