Dans le contexte actuel de l’économie tunisienne, une politique monétaire plus souple pourrait jouer un rôle crucial dans la stimulation de la croissance économique, en atténuant certains des défis structurels que le pays traverse.
Les prévisions économiques actuelles montrent que la Banque Centrale de Tunisie ( BCT) pourrait envisager une réduction progressive de ses taux directeurs dans les prochains mois pour soutenir l’activité économique, notamment dans les secteurs les plus touchés par la conjoncture difficile.
Une telle mesure viserait à stabiliser un marché du travail en perte de vitesse et à revitaliser la consommation des ménages, éléments clés pour une reprise économique durable. Le marché de l’emploi tunisien, caractérisé par un taux de chômage élevé, est un domaine où les effets d’une politique monétaire accommodante pourraient être significatifs.
Une baisse des taux d’intérêt pourrait encourager les entreprises à investir davantage, créant ainsi des opportunités d’emploi et contribuant à la réduction du chômage, particulièrement parmi les jeunes diplômés, une catégorie durement touchée.
En outre, les dépenses de consommation, freinées par la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation du coût de la vie, pourraient connaître un regain avec une réduction des taux d’intérêt. En rendant le crédit plus accessible, une politique monétaire plus souple pourrait motiver les ménages à augmenter leurs dépenses, contribuant ainsi à l’activité économique générale. La relance des dépenses de consommation serait d’autant plus critique pour soutenir des secteurs clés comme le commerce de détail et les services, qui ont souffert d’une demande atone.
Le marché immobilier tunisien, qui a montré des signes de stagnation, pourrait également bénéficier d’une telle politique. Une réduction des taux d’intérêt pourrait alléger les coûts des prêts immobiliers, rendant l’accès à la propriété plus abordable pour les Tunisiens et stimulant ainsi les investissements dans le secteur.
Cette dynamique pourrait à son tour renforcer la confiance des investisseurs dans le secteur de la construction, contribuant à la reprise des investissements résidentiels et à la création d’emplois. Quant à l’inflation, un défi persistant en Tunisie, une politique monétaire plus souple pourrait contribuer à son contrôle, à condition qu’elle soit accompagnée de mesures visant à renforcer l’offre de biens et services sur le marché et à lutter effectivement au commerce parallèle.
Le ralentissement de la croissance des coûts, y compris les coûts salariaux, pourrait permettre aux entreprises de stabiliser leurs prix, contribuant ainsi à modérer l’inflation tout en soutenant la demande intérieure. En définitive, dans le contexte tunisien, une politique monétaire plus souple pourrait être un levier stratégique pour relancer l’économie nationale. En stimulant l’emploi, en encourageant les dépenses de consommation et en soutenant le secteur immobilier, elle contribuerait à atténuer les effets des défis économiques actuels et à poser les bases d’une croissance plus soutenue à moyen terme.