Le ministère autrichien de l’Energie a mis en garde, mercredi 14 août, contre un « risque énorme » lié à un arrêt soudain de l’approvisionnement en gaz naturel russe en raison de sa forte dépendance au carburant provenant de la Russie frappée par des sanctions.
Les prix du gaz européen ont commencé à grimper durant la semaine du 5 août en raison de problèmes d’approvisionnement, après que les forces ukrainiennes ont lancé leur incursion dans la région russe de Koursk. L’une des villes touchées par les affrontements est Soudja, située à environ 9 km de la frontière ukrainienne, et abrite la dernière station de comptage de gaz encore en activité entre l’Ukraine et la Russie.
« Tant que l’Autriche dépendra de l’approvisionnement en gaz russe, il y aura un risque considérable de rupture d’approvisionnement avec des conséquences de grande ampleur », a écrit le ministère autrichien de l’Energie, selon le rapport. « Nous devons mettre fin à la dépendance de l’Autriche à l’égard de l’approvisionnement en gaz russe le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.
Depuis le début du conflit ukrainien, Vienne tente de mettre un terme à sa dépendance au gaz russe, qui dure depuis des décennies et qui est bon marché. Mais elle n’a pas réussi à trouver d’autres fournisseurs, les importations en provenance d’autres pays se révélant beaucoup plus coûteuses.
En 2023, les importations autrichiennes de gaz russe ont atteint le niveau d’avant le conflit ukrainien, le pays important presque le double de la quantité de gaz dont son économie avait besoin…
Des médias autrichiens ont rappelé que la coalition au pouvoir s’était engagée à mettre fin aux importations de gaz russe d’ici 2027 dans le cadre d’une transformation plus vaste du système énergétique du pays. Le gouvernement devrait présenter une feuille de route détaillée avant les élections nationales du 29 septembre.
En février, la ministre autrichienne de l’Energie, Leonor Gewessler, a appelé à la prise de mesures radicales pour mettre fin à la dépendance du pays au gaz russe, notamment en rompant un accord à long terme que l’entreprise énergétique publique OMV a signé avec le russe Gazprom jusqu’en 2040. Elle a admis que la part des importations de gaz en provenance de Russie était en augmentation et avait atteint un niveau record de 98 % en décembre.
Le pire scénario publié par le gouvernement, qui envisage un arrêt brutal du flux de gaz russe, suggérant que dans un tel cas l’Autriche ne serait pas en mesure d’expédier plus de carburant via l’Italie, et le gaz stocké pourrait tomber à seulement 15 % de sa capacité d’ici 2026.
Un scénario plus probable envisage un arrêt des livraisons russes à partir de janvier 2025 et un stockage à 60 % de sa capacité d’ici 2027, selon Bloomberg.
Gazprom, la compagnie russe de gaz, a annoncé plus tôt que le transit de gaz via Soudja se poursuivait conformément aux volumes contractuels.