Un certain laisser-aller sinon un je-m’en-foutisme reste encore de mise auprès de certains propriétaires qui louent leur appartement ou villa pour les vacanciers.
Reportage.
« Lorsqu’on vous loue l’appartement, on vous promet monts et merveilles. Et puis, ensuite, les surprises commencent et ne finissent pas jusqu’à la fin du séjour », assure Ali, ce cadre bancaire, casquette orange et tee-shirt blanc, qui a loué, du 14 au 19 août 2024, un logement assez cossu à Hammamet sud. Un vécu qui raconte bien celui de bien d’autres vacanciers de cette petite agglomération qui attire bien les vacanciers fuyant la chaleur et le soleil brulant de cet été 2024.
Car, le récit d’Ali n’est pas unique, beaucoup d’estivants, qui louent un appartement ou une villa généralement à la petite semaine, vous le raconteront sur ce front de mer qui pullule de restaurants, de cafés et d’autres glaciers. C’est le cas de l’Algérien Mihoub, un mètre soixante-dix, expert-comptable à Grenoble (France), venu passer quelques jours à la marina de Hammamet. Et qui se plaint notamment d’un appartement plus exigu que prévu. Avec des portes qui ne ferment pas bien. « C’est désagréable quand l’appartement a été loué par deux couples », tonne-t-il. En ajoutant : « je ne vous parle pas de notre intimité à tous ».
Ali préfère, pour sa part, parler d’autres désagréments. Comme ces cuillères et assiettes qui manquent à l’appel. Ou encore ces chasses qui fuient, ces robinets qui ne ferment pas bien, ces prises qui jonchent le sol et ces matelas sans draps. Et le propriétaire n’a toujours qu’un mot à la bouche : « c’est la faute aux anciens locataires ».
« Je n’ai pas toujours trouvé un locataire content »
« Il n’en est rien », nous dit un gardien qui promène sa silhouette dans les allées dans les immeubles de front de mer de début juin à fin septembre. « Beaucoup ne prennent pas la peine de visiter l’appartement même au début de la saison touristique. Et donc avant même que les locations aient lieu », assure-t-il. « Je connais d’ailleurs un propriétaire qui vit carrément à l’étranger laissant un agent immobilier, ou quelqu’un qui fait office d’agent immobilier, agir à sa guise en lieu et place ». Ce dernier loue l’appartement, encaisse l’argent et met l’argent du loyer dans un compte bancaire. Après avoir évidemment pris sa commission.
« De toute façon, je n’ai pas toujours trouvé un locataire content de ce qu’il a trouvé sur place », confirme-t-il. « Pour les propriétaires, l’essentiel est de louer l’appartement au premier venu. Point à la ligne. Donc, de recevoir le pactole. Le client a beau gronder. Ce n’est pas bien grave s’il est mécontent, il y a toujours des estivants à vouloir s’installer dans l’appartement », ajoute-t-il.
Gérer la location de bout en bout
Pour Mihoub, ce qu’il a vécu cet été à Hammamet n’a rien à voir avec ce qui se passe à Malte où il était au mois de juillet dernier. « Là-bas, c’est une agence, ou encore le syndic, qui prennent les choses en main. C’est eux qui gèrent de bout en bout la location et l’entretien de l’appartement ou encore la villa à louer. Avant que la location ait lieu, le locataire se fait visiter le logement pour s’arrêter au moindre détail. Agence et syndic sont tout au long de la période de location les seuls interlocuteurs du vacancier. Le propriétaire n’a qu’à se présenter à la fin de la saison estivale pour prendre son argent », se souvient-il.
« Et évidemment, l’agence ou le syndic perçoivent leur dû. En somme la commission », déclare-t-il. « Pourquoi ne pas s’inspirer d’un tel modèle ? », interroge-t-il.