La Banque centrale de Turquie a maintenu ses taux d’intérêt inchangés pour le cinquième mois consécutif, indiquant qu’elle reste concentrée sur la poursuite de la réduction de l’inflation, qui atteint l’un des taux les plus élevés au monde, et sur l’atteinte de son ambitieux objectif de fin d’année.
Le Comité de politique monétaire, dirigé par le gouverneur de la Banque centrale, Fatih Karahan, a maintenu mardi 20 août le taux des prêts à court terme à 50 %, confirmant les prévisions des économistes dans une enquête Bloomberg.
Les responsables de la Banque de Turquie visent une réduction significative de l’inflation d’ici la fin de l’année, après s’être fixé comme objectif de réduire le taux annuel de croissance des prix de 62 % aujourd’hui à 38 % d’ici fin décembre. Toutefois, les marchés estiment actuellement que l’inflation sera probablement plus proche de 42 %. Ce qui correspond à l’extrémité supérieure de la fourchette de prévision de la banque centrale.
Les ménages et les entreprises turcs ont des attentes encore plus élevées et, compte tenu de la manière dont celles-ci affectent la demande intérieure et le comportement en matière de prix, la Banque centrale est prête à les maîtriser.
Elle s’est engagée dans un revirement à 180 degrés depuis juin dernier, lorsqu’elle a entamé un cycle de hausses de taux d’intérêt, mettant fin à l’ère de politique monétaire ultra-accommodante défendue par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce changement a été motivé par la volonté d’Erdogan et des responsables du pays de réactiver les investissements étrangers qui ont abandonné les marchés turcs dans un contexte d’inflation galopante.
Bien que le resserrement de la politique monétaire et budgétaire aient été salués par les investisseurs en obligations et en actions, la banque centrale a été contrainte ces derniers mois de faire face au problème de la réduction des taux d’intérêt sur les dépôts en livres turques. Une évolution qui incite certains Turcs à revenir à l’achat d’actifs libellés en dollars, une décision qui contrebalance quelque peu les mesures prises par la Banque centrale pour maîtriser l’inflation, selon les économistes de Goldman Sachs Group Inc.
« Si elle se poursuit, la dollarisation retardera probablement l’assouplissement de la politique monétaire », a déclaré Goldman Sachs dans une note adressée à ses clients.
Le débat sur le calendrier d’une baisse des taux devrait s’intensifier le mois prochain, alors que le ralentissement économique devrait s’intensifier.