L’économie israélienne continue de saigner depuis près de 11 mois avec l’agression contre la bande de Gaza. Les indicateurs de croissance, le déficit budgétaire et même l’inflation n’ont donné aucune indication sur la cohésion des performances économiques, selon un rapport de Bloomberg publié mardi 20 août 2024.
L’économie israélienne s’est contractée de 0,4 % au deuxième trimestre 2024, mesurée par le PIB par habitant.
Alors que les analystes de la Bourse de Tel-Aviv s’attendaient à une croissance de l’économie israélienne de 5,9 % au cours du deuxième trimestre 2024, soit le même taux attendu par Bloomberg, les chiffres ont été inférieurs aux attentes, enregistrant 1,2 %.
Ces chiffres reflètent l’incapacité des secteurs économiques israéliens à s’adapter aux conséquences de la guerre à Gaza, en particulier la construction, l’agriculture, les services et le tourisme. C’est ce qu’il ressort des chiffres révélés cette semaine par le Bureau israélien des statistiques. Alors que l’on s’attend à une période plus sombre pour l’économie israélienne le reste de l’année en cours.
L’une des plus fortes baisses au cours du deuxième trimestre a été le secteur des exportations, qui a diminué pour le troisième trimestre consécutif, enregistrant une baisse de 7,1 %.
Les investissements en immobilisations n’ont connu aucune croissance au deuxième trimestre. Tandis que les importations, hors défense, navires, avions et diamants, se sont contractées de 7,3 % sur un an.
Le rapport de Bloomberg indique encore qu’une grande partie du ralentissement des investissements fixes est due à la stagnation du secteur de la construction, qui dépend des travailleurs palestiniens de Cisjordanie, interdits d’entrée en Israël depuis le début de la guerre.
Le gouvernement israélien n’a pas pu tenir sa promesse de les remplacer par d’autres travailleurs étrangers, notamment venus d’Inde, du Bangladesh et des Philippines. Ce qui a fait perdre au secteur tout potentiel de prospérité.
Alors que la consommation publique a augmenté de 8,2 % contre 2,6 % au trimestre précédent, cette croissance renforce les inquiétudes selon lesquelles la croissance économique est devenue trop dépendante de dépenses publiques élevées, liées aux besoins de guerre.
Déficit financier
Le déficit budgétaire israélien a continué de croître en juillet dernier, atteignant 8,1 % du PIB au cours des 12 derniers mois.
Ce pourcentage équivaut à 155,2 milliards de shekels (47,1 milliards de dollars), selon les derniers rapports du comptable général du ministère des Finances, Eli Rotenberg, dans un communiqué publié par le ministère la semaine dernière.
Le déficit budgétaire au cours des mois terminés en juin dernier était d’environ 7,6 % du PIB. Tandis que le ministère des Finances s’attendait à ce que le déficit atteigne 6,6 % du PIB, soit environ 34 milliards de dollars.
Ces chiffres indiquent que le déficit budgétaire continue de se creuser. Ce qui rend difficile pour Israël de supporter le coût de la dette qui en résulte pour couvrir le déficit, en particulier avec les taux d’intérêt élevés sur le dollar et le shekel réunis.
La dette publique israélienne dépasse environ 67 % du produit intérieur brut, contre environ 63 % avant la guerre dans la bande de Gaza en octobre dernier.
L’inflation augmente
Alors que la Banque d’Israël (la Banque centrale) cherchait à réduire l’inflation près de l’objectif d’environ 3 %, en augmentant les taux d’intérêt depuis le début du second semestre 2022, les données de juillet dernier indiquent un retour à la hausse.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,2 % sur un an en juillet, contre 2,9 % en juin. En conséquence, l’inflation a de nouveau dépassé la limite supérieure de la fourchette cible annuelle de 3 % de la Banque d’Israël, dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier et des produits alimentaires.
Les augmentations de prix notables en juillet incluent les fruits et légumes frais, qui ont augmenté de 3,2 %, la culture et les divertissements, en hausse de 1,8 %, ainsi que les loyers et l’entretien du logement, +0,8 % chacun.
Le Bureau israélien des statistiques a publié l’évolution des prix des logements (qui ne font pas partie de l’indice général des prix à la consommation), qui ont augmenté de 0,7 %. Il s’agit du septième mois consécutif de hausse des prix après plusieurs mois de baisse.