La candidature d’Abir Moussi soulève des questions importantes concernant le processus électoral. Actuellement, quelles sont les conditions légales requises pour sa candidature à l’élection présidentielle et quelles voies de recours via le comité de sa défense envisage-t-elle pour garantir une justice équitable ? Ces points ont été abordés lors de la conférence de presse tenue par le comité de défense et des membres du bureau politique du PDL, jeudi 22 août 2024 au siège du parti.
Selon Karim Krifa, membre du comité de défense d’Abir Moussi, toutes les conditions légales pour sa candidature ont été remplies, à l’exception de deux points : la présentation d’un bulletin numéro 3 (casier judiciaire vierge), détenu par le ministère de l’Intérieur – le comité de défense considérant à juste titre cette exigence comme une restriction non prévue par la Constitution ; puis la nécessité de légaliser la signature sur le dossier de candidature par un officier d’état civil, ce qui pose problème étant donné que Abir Moussi est incarcérée.
De son côté, Naoufel Bouden, membre du comité de défense d’Abir Moussi, a souligné lors de la conférence de presse que cette situation a permis de mettre en lumière une vérité juridique importante : la décision de refus de candidature reçue par Imed Kouraichi ne concerne pas Abir Moussi. Il a précisé que même l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), dans ses réponses au Tribunal administratif, a reconnu cette réalité…
Naoufel Bouden a expliqué que « nous nous trouvons dans une situation de fiction juridique, où la décision de refus de candidature s’applique à Kouraichi, qui n’a jamais été candidat ». Il a affirmé qu' »il n’existe aucune décision, ni de refus ni d’acceptation, concernant la candidature d’Abir Moussi. »
Selon le comité de défense, la candidature de Moussi est valide, comme en témoigne le reçu de dépôt de son dossier.
Il convient de noter que le recours devant l’Assemblée plénière du tribunal administratif a été accepté et qu’une audience est prévue pour le 25 août 2025.
Par ailleurs, Thameur Saad, membre du bureau politique du PDL, a évoqué l’importance de la représentation féminine en politique, en soulignant que la candidature d’Abir Moussi représente un modèle de société équilibré, inspiré par le projet bourguibien.
Il précise dans ce contexte: « Ce n’est pas seulement un projet pour la femme, c’est un projet pour la société tunisienne, car l’équilibre de la société tunisienne ne peut exister sans l’équilibre de la famille. Si la famille n’est pas équilibrée, en raison d’une domination d’une partie sur l’autre, l’ensemble de la société ne peut pas être équilibré ».
Et de conclure: « Voilà le projet de Bourguiba, qui a posé les jalons, dont le premier est le Code du statut personnel. Il en va de même pour l’enseignement obligatoire pour tous les enfants, filles ou garçons. Ainsi, la mixité dans les écoles est devenue une obligation, permettant aux individus d’apprendre dès leur jeune âge la mixité, et affirmant que la société tunisienne repose à la fois sur la femme et sur l’homme ».