Les représentants des pays africains ont déclaré, jeudi 22 août 2024, lors d’une réunion au Kenya que leurs pays souhaitaient profiter des réunions de la Conférence des Parties des Nations unies (COP29) cette année pour augmenter la part du financement climatique mondial. Et ce, afin de les aider à faire face aux menaces croissantes qui en résultent.
Les négociateurs africains ont dressé une liste de stratégies qui seront présentées lors d’une réunion préparatoire des ministres africains de l’Environnement avant la vingt-neuvième Conférence des parties (COP29) en Côte d’Ivoire le mois prochain.
Les responsables gouvernementaux ont expliqué que le continent, qui comprend 54 pays, a connu une augmentation des fonds qu’il a attirés ces dernières années pour des projets visant à limiter le changement climatique et à s’adapter à ses effets, mais qu’il reçoit toujours moins de 1 % de l’aide climatique mondiale chaque année.
« C’est une plaisanterie que la part de financement de l’Afrique soit de 1 % », a déclaré la ministre kenyane du Logement et du Développement urbain, Alice Wahome, lors de la réunion.
Les responsables ont déclaré que les estimations indiquent que ce 1 % du financement climatique mondial représente un peu plus de 100 milliards de dollars. Alors que l’Afrique a besoin d’investissements s’élevant à 1 300 milliards de dollars, sans fournir de calendrier pour le montant requis.
Raila Odinga, homme politique kényan en lice pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine lors des élections prévues l’année prochaine, a déclaré que l’accès limité au financement extérieur oblige de nombreux gouvernements du continent à allouer une partie de leur budget aux mesures d’adaptation au changement climatique.
De son côté, Ali Mohamed, coprésident du Groupe africain des négociateurs sur le climat, estime que de telles dépenses supplémentaires surviennent à un moment où plusieurs économies africaines croulent déjà sous le poids de la dette.
En outre, M. Mohamed précise qu’une façon d’augmenter la part de l’Afrique dans le financement lié au climat est d’améliorer son accès aux fonds mondiaux existants créés à cet effet, tels que le Fonds vert pour le climat et le Fonds mondial d’adaptation.
Enfin, le ministre des Finances du Kenya, John Mbadi, a indiqué lors de la réunion que son pays avait promulgué des lois autorisant l’émission d’obligations vertes souveraines comme moyen d’augmenter sa part du financement climatique.
Ce pays d’Afrique de l’Est est également en pourparlers avec des partenaires de développement sur des accords de financement verts innovants visant à canaliser les économies liées au remboursement de la dette vers des projets, révèlent encore des responsables kenyans, sans fournir plus de détails.