La Tunisie figure parmi les pays ayant les meilleures pratiques en matière de promotion du travail décent et équitable et de préservation des vies humaines.
La directrice générale de l’Observatoire national de la migration (ONM) relevant du ministère des Affaires sociales, Ahlam Hammami, a indiqué que le rapport du rapporteur des Nations unies sur le suivi de la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières pour 2022 a classé « la Tunisie parmi les pays ayant les meilleures pratiques en matière de promotion du travail décent et équitable et de préservation des vies humaines ».
Ce classement illustre les efforts de l’Etat tunisien dans la mise en œuvre des 23 objectifs dudit pacte mondial, a ajouté la responsable dans une déclaration aux médias en marge de la huitième édition de l’Ecole d’été organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les défis
Mme Hammami fait état de l’existence de défis dans le domaine de la migration, dont en particulier la réduction autant que possible de la migration irrégulière en vue de promouvoir et réglementer la migration régulière et légalisée à travers des cadres bilatéraux et des accords entre les pays.
À cet égard, Mme Hammami rappellera l’initiative du président de la République sur « le processus de Rome », dont l’un des principaux objectifs est la mise en place de voies de migration régulières, outre les initiatives telles que le Pacte pour les compétence financé par l’Union européenne ayant pour objectif de faciliter la circulation des compétences.
Parmi les solutions pratiques pour faire face à la migration irrégulière, elle a évoqué le développement économique à travers le développement des zones d’intense migration afin de stabiliser les personnes dans leurs lieux de résidence, en plus de faciliter les voies de migration régulières et légalisées.
Fuite des cerveaux
D’autre part, la directrice générale de l’Observatoire national de la migration a souligné l’émergence de défis posés par la migration régulière, entre autres la migration massive des compétences pour travailler à l’étranger, citant dans ce sens les déclarations du doyen des ingénieurs relatives à la sortie de milliers d’ingénieurs tunisiens à l’étranger ainsi que l’émigration de médecins tunisiens.
Elle a appelé à une révision de plusieurs systèmes en Tunisie, tels que les systèmes d’éducation et de formation professionnelle.
Accords de migration régulière avec différents pays
Pour sa part, Ahmed Messaoudi, directeur général de l’emploi à l’étranger et de la main-d’œuvre étrangère au ministère de l’Emploi, a souligné que la Tunisie a conclu des accords d’emploi avec plusieurs pays, notamment la France (2008), la Suisse (2012), le Qatar (2010), l’Italie (octobre 2023) et l’Arabie saoudite (décembre 2023), ouvrant ainsi des voies de migration régulières et offrant des opportunités d’emploi à la main-d’œuvre tunisienne.
En 2023, 9 600 contrats de travail ont été conclus en France et en Italie, en plus de la formation de 38 jeunes aux métiers de la construction pour être employés dans des entreprises italiennes, et le recrutement de 4 000 jeunes en France dans le cadre du travail saisonnier, explique le responsable.
Offrir des opportunités d’emploi dans un cadre régulier et ouvrir des voies légales pour les jeunes tunisiens sont des moyens permettant de réduire la migration irrégulière, a-t-il déclaré.
L’Ecole d’été de l’OIM se tient pendant cinq jours, du 26 au 30 août 2024, avec la participation de chercheurs tunisiens dans le domaine de la migration, de représentants de composantes de la société civile, d’étudiants et d’universitaires.