Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a commenté sur les ondes d’Express Fm, ce qu’il qualifie de « mauvaise interprétation de certains indicateurs budgétaires de l’État ».
Il estime que l’État a remboursé 39,5 % de ses emprunts intérieurs et 53,7 % de ses emprunts extérieurs à fin juin 2024.
Lors de cette interview, M. Chkoundali a affirmé que le chiffre de 9 980,9 millions de dinars, présenté par certains analystes et journalistes en se référant aux indicateurs publiés par la Banque centrale au 20 août 2024, ne concerne pas le service de la dette publique. Mais il concerne le cumul du service de la dette de tous les acteurs économiques, à savoir les banques, la Banque centrale de Tunisie (BCT), les entreprises publiques et le secteur privé. Il s’agit donc, selon lui, d’une mauvaise interprétation qui a conduit à une conclusion incorrecte.
Ridha Chkoundali n’a pas manqué de commenter les récents chiffres publiés par le ministère des Finances. Ces résultats font état d’un excédent budgétaire de 488,7 millions de dinars à fin juin 2024. Cependant, la Tunisie avait enregistré un excédent de 26,3 millions à la même période en 2023.
Il a souligné que cet excédent budgétaire attendu s’est finalement transformé en un déficit de 11 285,9 millions de dinars à la fin de 2023. Selon lui, l’analyse des résultats provisoires de l’exécution budgétaire sur une période courte n’est pas significative, car les finances publiques doivent être évaluées sur une base annuelle. Il est donc capital d’attendre la fin de l’année 2024 et la clôture du budget pour évaluer de manière précise la capacité de l’État à gérer son budget.
D’après le professeur, la Tunisie n’a mobilisé que 30,7 milliards de dinars des 77,8 milliards de dinars prévus pour le premier semestre. Ce chiffre correspond seulement à 39,5 % des objectifs fixés, loin des 50 % visés. Cela est principalement dû à l’incapacité de mobiliser des ressources non fiscales, qui n’ont atteint que 37,5 % du montant escompté.
De plus, les recettes provenant du gaz algérien n’ont atteint que 178,6 millions de dinars, soit seulement 13 % des 1 369 millions prévus. En outre, l’État n’a pas réussi à mobiliser un seul millime des 520 millions de dinars attendus des ventes de biens confisqués.