Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié, dans la soirée de dimanche 1er septembre, d' »amers » les résultats des deux élections régionales qui ont enregistré de larges victoires de l’AfD et des pertes pour sa coalition. Et ce, tout enexhortant au passage les principaux partis à former des gouvernements sans « extrémistes de droite ».
L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est devenue le premier parti d’extrême droite à remporter une élection législative en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale, grâce à son résultat obtenu lors du scrutin du week-end en Thuringe. Elle arrive en deuxième position derrière les conservateurs en Saxe, selon les projections publiées dimanche en fin de journée.
Mais l’AfD, considérée comme « d’extrême droite » par les responsables de la sécurité des deux Länder de l’Est, a peu de chances de pouvoir gouverner, car les autres partis ont jusqu’à présent refusé de collaborer avec elle pour former une majorité.
Pourtant, le parti nationaliste, anti-immigration et proche de la Russie pourrait finir par obtenir suffisamment de sièges dans les deux Landers pour bloquer les décisions nécessitant une majorité des deux tiers, comme la nomination de juges ou de hauts responsables de la sécurité. Ge qui lui donnerait un pouvoir sans précédent.
« Les résultats de l’AfD en Saxe et en Thuringe sont inquiétants », a déclaré M. Scholz à Reuters, précisant qu’il s’exprimait en tant que député du SPD (centre-gauche).
« Notre pays ne peut pas et ne doit pas s’habituer à cela. L’AfD nuit à l’Allemagne. Elle affaiblit l’économie, divise la société et ruine la réputation de notre pays ».
À un an des élections législatives allemandes, les résultats de dimanche ont puni la coalition de Scholz, ce qui pourrait aggraver les luttes intestines.
Les trois partis au pouvoir ont perdu des voix, seul son parti, le SPD, franchit confortablement le seuil de 5 % nécessaire pour rester dans les Parlements des deux États.
Les Verts et les Libéraux démocrates, deux partenaires de la coalition minoritaire favorables aux entreprises, ont tous deux quitté l’Assemblée du Land de Thuringe.
Les résultats de dimanche pourraient également pousser le gouvernement à se montrer plus ferme sur la question de l’immigration et à intensifier le débat sur le soutien à l’Ukraine, des questions qui ont dominé la campagne.