On connaît la puissance terrifiante du lobby israélien aux Etats-Unis qui a forcé et continue de forcer les hommes politiques américains à lui obéir au doigt et à l’œil. Ce que l’on connaît moins, c’est le rôle joué par ce même lobby en Grande-Bretagne dans la traque, la répression et l’emprisonnement de quiconque ose critiquer le génocide de Gaza et affirmer son soutien aux Palestiniens.
Cette influence du lobby israélien sur la politique britannique vient d’être brutalement mise à nu grâce à l’arrivée de l’avocat Keir Starmer au 10 Downing Street il y a juste quelques semaines.
Déjà avant de devenir Premier ministre, et alors qu’il était dans les rangs de l’opposition au Parlement, Keir Starmer était un ardent défenseur d’Israël. Il avait choqué de nombreux Britanniques lorsqu’il avait déclaré qu’« Israël avait le droit de couper l’eau, la nourriture et l’électricité à Gaza ».
En novembre, et alors qu’il était encore dans l’opposition, Starmer avait voté contre une motion parlementaire exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. De là à dire que le lobby israélien l’a amplement aidé à devenir Premier ministre, il n’y a qu’un pas que beaucoup ont franchi.
Car, comment un avocat de profession et obscur député au Parlement britannique, inconnu du grand public, peut-il devenir subitement Premier ministre? La réponse est claire.
Dès sa prise de fonctions au 10 Downing Street, Keir Starmer est devenu à la fois plus ardent dans son soutien à Israël et plus virulent contre quiconque critique le génocide et exprime sa solidarité avec les Palestiniens.
Son soutien aux génocidaires israéliens et sa haine hystérique pour la résistance palestinienne se sont exprimés brutalement encore une fois la semaine dernière avec l’arrestation de la militante propalestinienne Sarah Wilkinson et du journaliste Richard Medhurst pour « viol de l’article 12 de la loi sur le terrorisme ».
Ces arrestations sonnent en Grande-Bretagne comme une menace pour quiconque pointant du doigt la guerre d’extermination des Palestiniens, menée depuis près d’un an par Netanyahu, ou exprimant sa solidarité avec la résistance palestinienne.
Car, pour Keir Starmer, dire que Netanyahu est un criminel de guerre qui perpétue une campagne d’extermination contre les Palestiniens et que ceux-ci ont droit à la résistance, justifie une poursuite judiciaire pour « apologie du terrorisme ».
Le journaliste britannique Thomas Cook, basé en Israël, a déclaré dans son blog que « l’arrestation de Sarah Wilkinson est une preuve définitive que le Premier ministre britannique est déterminé à terroriser et à réduire au silence les critiques qui soulignent sa complicité, et maintenant celle de son gouvernement, avec Israël et son génocide à Gaza ».
De son côté, le musicien Roger Waters, co-fondateur du groupe de rock ‘Pink Floyd’, a déclaré dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que « Sarah Wilkinson a été arrêtée pour avoir défendu les droits de l’Homme et fait campagne contre le génocide ».
Mais la réaction la plus virulente au soutien aveugle de Keir Starmer à tout ce qu’entreprend Israël vient du journaliste britannique Jonathan Cook. Dans un article publié sur le site américain ‘Antiwar’ (lire), Cook écrit : « Si les lois britanniques sur le terrorisme sont à appliquer, la première personne qui devrait être arrêtée pour soutien au terrorisme est Starmer lui-même. Il y a des mois, il a insisté à maintes reprises sur le fait qu’Israël avait le droit de bloquer la nourriture, l’eau et l’électricité à 2,3 millions de personnes à Gaza. Starmer, l’avocat des droits de l’Homme, ne peut ignorer que la famine imposée au peuple de Gaza est un acte de terrorisme d’Etat. Et pourtant, il a donné à cet acte de terreur son soutien total ».
Et pourtant, pour l’ancien avocat des droits de l’Homme et actuel Premier ministre, ce sont ceux qui dénoncent le terrorisme de l’Etat d’Israël contre une population sans défense qui « violent » la loi britannique sur le terrorisme…
Dans un monde où la loi internationale s’applique réellement et indistinctement, Starmer a toutes les chances de se retrouver sur la longue liste des politiciens occidentaux accusés de complicité dans la perpétuation de génocide et de crimes de guerre par la clique enragée de Netanyahu.