Volkswagen (VW) envisage de fermer des usines en Allemagne pour la première fois. Une décision qui témoigne de la pression croissante sur les prix à laquelle le premier constructeur automobile européen est confronté de la part de ses rivaux asiatiques.
La décision du lundi 2 septembre 2024 marque le premier conflit majeur entre le directeur général, Oliver Blume, que les analystes ont décrit comme étant plus enclin à créer un consensus que son prédécesseur, Herbert Diess, souvent combatif, et les syndicats qui exercent une influence considérable chez VW.
VW considère qu’une grande usine de véhicules et une usine de composants en Allemagne sont obsolètes, a déclaré son comité d’entreprise. Ce dernier a promis une « résistance farouche » aux projets du directoire.
Le directeur financier Arno Antlitz s’adressera au personnel aux côtés du directeur de la marque Volkswagen, Thomas Schaefer, lors d’une réunion du comité d’entreprise mercredi matin (4 courant).
La présidente du comité d’entreprise de Volkswagen, Daniela Cavallo, membre du puissant syndicat IG Metall, a déclaré qu’elle s’attendait à ce que le PDG Blume s’implique également dans les négociations. Tout en ajoutant que la réunion de ce mercredi serait « très inconfortable » pour la direction du groupe.
Les analystes ont déjà évoqué par le passé les sites VW d’Osnabrück, en Basse-Saxe, et de Dresde, en Saxe, comme des cibles potentielles de fermeture. Le Land de Basse-Saxe, deuxième actionnaire de Volkswagen, a soutenu hier cette révision.
Volkswagen, qui emploie environ 680 000 salariés, a déclaré qu’il se sentait également obligé de mettre fin à son programme de sécurité de l’emploi, en place depuis 1994 et qui empêche les suppressions d’emplois jusqu’en 2029. Et de poursuivre que toutes les mesures seraient discutées avec son comité d’entreprise.
Le syndicat IG Metall affirme que la sécurité de l’emploi couvre les usines Volkswagen de Wolfsburg, Hanovre, Braunschweig, Salzgitter, Kassel et Emden.
« La situation est extrêmement tendue et ne peut être surmontée par de simples mesures de réduction des coûts », a déclaré M. Schaefer dans un communiqué.
VW, qui génère la plupart des ventes unitaires de Volkswagen, est la première de ses marques à entreprendre une campagne de réduction des coûts visant 10 milliards d’euros (11 milliards de dollars) d’économies d’ici 2026. Alors qu’elle tente de rationaliser les dépenses pour survivre à la transition vers les voitures électriques.