Dans une tribune publiée dans Le Monde, Kamel Jendoubi, ancien ministre des droits de l’homme, estime que l’élection présidentielle du 6 octobre en Tunisie « s’annonce comme une étape de plus dans un processus de restauration autoritaire. Une restauration qui a vu le président commencer par s’octroyer les pleins pouvoirs, puis adopter une nouvelle Constitution hyperprésidentialiste, anéantir les institutions démocratiques et réprimer toutes les voix discordantes : opposants politiques, journalistes indépendants, avocats, juges et activistes de la société civile. Ni plus ni moins qu’un processus de démantèlement systématique des acquis réalisés au lendemain de la révolution de 2011. »
Kamel Jendoubi souligne: « Le président Saïed met en jeu son mandat pour la première fois depuis 25 juillet 2021 et que ce processus s’apparente à un démantèlement systématique des acquis réalisés au lendemain de la révolution de 2011. Il précise comme suit: » Pour les Tunisiens qui se rendent aux urnes, faire leur choix sous le regard bienveillant d’une armée républicaine garante du bon déroulement et de la probité du scrutin était devenu un gage de démocratie et de l’acceptation du résultat. Investie d’un rôle nullement limité aux aspects logistiques, l’armée s’est imposée en tant que caution à l’alternance pacifique au pouvoir, qui a fait de la Tunisie un exemple dans la région.«