Les travaux du Conseil national de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui ont démarré le 5 septembre à Monastir, ont pris fin dans la soirée du 7 septembre 2024.
Dans une déclaration aux médias, le porte-parole officiel de l’UGTT, Sami Tahri, a souligné que le Conseil national avait été marqué par des débats houleux, mais qu’un consensus avait été atteint sur trois résolutions, concluant ainsi « un marathon de discussions et de débats qui a duré trois jours dans le cadre d’une organisation démocratique habituée au dialogue et au recours au vote ».
Tahri a indiqué que l’organisation d’un congrès extraordinaire de l’UGTT avait été abandonnée.
« Pour l’instant, le congrès prévu pour 2027 reste maintenu, car aucune décision n’a été prise pour l’avancer », a-t-il dit.
Dans ce contexte, il a signalé que ce sujet pourrait faire l’objet de discussions dans un avenir proche et être abordé de manière préliminaire dans des commissions ou sous toute autre forme de dialogue, avant que les instances syndicales ne prennent les décisions nécessaires, en tenant compte des attentes de plusieurs d’entre elles.
Il a précisé qu’il y avait une vision prospective pour l’avenir, et que les statuts et le règlement intérieur de l’Union seraient révisés pour modifier plusieurs articles afin de les adapter aux évolutions de l’UGTT et du pays, tout en prenant en compte les recommandations des structures syndicales régionales, qui ont soumis de nombreuses propositions constructives.
Développer l’action syndicale
« En outre, l’accent a été mis sur la nécessité d’approfondir la pratique démocratique au sein de l’Union et de renforcer son indépendance vis-à-vis des partis politiques et du pouvoir », a indiqué Tahri.
Il a ajouté : « Il s’agit également de rechercher les moyens de développer l’action syndicale et de promouvoir la formation pour renforcer les compétences syndicales ».
Par ailleurs, le responsable syndical a déclaré que si le dialogue n’était pas relancé, les accords conclus n’étaient pas mis en œuvre et de nouvelles négociations n’étaient pas entamées, l’Union pourrait adopter plusieurs formes de lutte.
Il a précisé que les revendications communes aux secteurs privé et public, ainsi qu’à la fonction publique, étaient des revendications anciennes.
Certaines avaient été intégrées dans des accords, tandis que d’autres concernaient de nombreux dossiers, tels que les caisses de sécurité sociale, les allocations familiales, le travail précaire et d’autres questions accumulées, prouvant que « le blocage du dialogue conduit finalement à l’accumulation des revendications légitimes ».
Pas de boycott
Sami Tahri a également annoncé que l’UGTT avait décidé, lors de son Conseil national, de ne pas boycotter l’élection présidentielle de 2024.
Il a ajouté que l’Union suivrait de près les développements à venir concernant le processus électoral, soulignant que certaines candidatures avaient été rejetées et que d’autres candidats étaient poursuivis en justice.
Selon Tahri, la motion générale du Conseil national de l’UGTT avait décrit le climat électoral comme inapproprié, évoquant des restrictions et des violations à l’encontre des syndicalistes, des journalistes, des politiciens, des militants et des blogueurs.
L’UGTT a donc appelé à l’annulation du décret 54 et des poursuites judiciaires et à la garantie de l’indépendance de la justice.
Avec TAP