Le plan israélien consistant à vider les territoires palestiniens de leurs habitants se poursuit sans relâche. Depuis près d’un an, les avions et les tanks bombardent, détruisent habitations, hôpitaux, écoles et administrations. Les bulldozers se chargent de détruire et mettre hors service les conduites d’eau, les câbles électriques et les réseaux d’évacuation des eaux usées. Le but est clair : rendre Gaza inhabitable pour les survivants et les pousser au départ massif vers le Sinaï égyptien.
Depuis trois semaines, Israël poursuit ce même scénario en Cisjordanie où l’armée s’acharne contre les villes de Jénine, Tulkaram et Toubas. Les tanks bombardent, les soldats tuent et les bulldozers rasent les habitations et détruisent les infrastructures vitales pour la vie. Objectif : rendre la vie intenable pour les habitants de Cisjordanie et les pousser à quitter en masse. Vers où? Vers le seul pays frontalier du territoire palestinien occupé : la Jordanie.
Le journal en ligne Middle East Eye rapporte dans son édition du 9 septembre que « les tribus jordaniennes expriment leurs craintes que les attaques quasi quotidiennes contre la Cisjordanie occupée fassent partie d’un complot israélien visant à déstabiliser le royaume hachémite et à transformer la Jordanie en un État palestinien. »
Ces craintes ne sont pas nouvelles. Elles sont régulièrement nourries depuis des décennies par les différents dirigeants israéliens, de Begin à Shamir et de Sharon à Netanyahu qui ont toujours soutenu que « les Palestiniens ont leur Etat en Jordanie. » Une crainte qui s’est exprimée violemment et de manière sanglante en septembre 1970 quand le roi Hussein engagea une guerre sanglante contre la présence de la résistance palestinienne dans son pays, la forçant à fuir vers le Liban…
Mais l’exécution par la force du plan du « grand Israël du Jourdain à la Méditerranée » risque de déclencher une guerre avec les deux seuls pays signataires d’accords de paix avec l’Etat hébreu : l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
On voit mal ces accords de paix résister à un départ massif des Palestiniens vers le l’Egypte et la Jordanie où les pouvoirs dans ces deux pays ne pourraient résister à la pression populaire d’entrer en guerre avec Israël.
Il faut dire que la classe politique dans son ensemble et l’écrasante majorité de la population en Israël sont pour le nettoyage ethnique des Palestiniens et l’établissement du « grand Israël, patrie exclusive pour les Juifs. » Mais ils savent aussi que l’exécution d’un tel plan génèrerait forcément une guerre régionale, pouvant même s’étendre au-delà du Moyen-Orient.
Cette perspective ne semble pas dissuader Netanyahu et les fanatiques qui l’entourent, loin de là. Le gouvernement le plus extrémiste de l’histoire d’Israël fait tout pour faire déclencher cette guerre, sachant que les Etats-Unis voleraient au secours d’Israël et le soutiendraient inconditionnellement dans tous les cas de figure.
Dans l’intervalle, Netanyahu et les fanatiques de son gouvernement ont les mains libres de commettre tous les crimes possibles et imaginables à Gaza et en Cisjordanie en toute impunité, au moins jusqu’au 6 novembre, date de l’élection présidentielle aux Etats-Unis.
Le génocidaire Netanyahu nourrit l’espoir que l’arrivée à la Maison Blanche de son ami Trump l’aiderait à se maintenir au pouvoir et à échapper peut-être définitivement aux poursuites judiciaires pour corruption. Elle l’aiderait aussi, rêve-t-il, à mettre main basse sur Gaza et la Cisjordanie…
La presse américaine et internationale rapporte depuis des semaines que Miriam Adelson, la veuve du célèbre milliardaire sioniste américain, a promis 100 millions de dollars pour la campagne de Donald Trump. En contrepartie, celui-ci sera tenu « d’offrir la Cisjordanie à Israël », comme il l’a fait pour Jérusalem-Est et le Golan…