Le gouvernement allemand a annoncé, lundi 9 septembre 2024, la mise en place de contrôles temporaires à toutes les frontières terrestres du pays. Et ce, dans le cadre de ce qu’il a qualifié de tentative de lutter contre l’immigration irrégulière et de protéger la population de menaces telles que l’extrémisme islamiste.
Les contrôles débuteront le 16 septembre et dureront initialement six mois, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. « Nous renforçons la sécurité intérieure et poursuivons notre ligne dure contre l’immigration irrégulière », a précisé la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser.
L’Allemagne a durci sa position sur la question migratoire ces dernières années. Alors que le gouvernement s’efforce de reprendre l’initiative après que le soutien au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a augmenté sur cette question.
Les récentes attaques au couteau, dont les suspects étaient des demandeurs d’asile, ont ravivé les inquiétudes concernant l’immigration. Le groupe État islamique a revendiqué la responsabilité d’une attaque au couteau dans la ville de Solingen, dans l’ouest du pays, qui a fait trois morts en août.
L’AfD est devenue, à l’occasion des dernières élections régionales le premier parti d’extrême droite depuis la Seconde Guerre mondiale à remporter une élection régionale, en Thuringe.
Cette annonce intervient à peine deux semaines avant les élections dans le Brandebourg, où le chancelier Olaf Scholz et le parti social-démocrate de centre-gauche de Faeser (SPD) se battent pour conserver le contrôle du gouvernement.
L’imposition de contrôles temporaires aux frontières pourrait constituer un nouveau test de l’unité européenne.
L’Allemagne partage sa frontière terrestre de plus de 3 700 km (2 300 miles) avec le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France, la Suisse, l’Autriche, la République Tchèque et la Pologne.
Le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner, a déclaré au journal Bild que son pays n’accueillerait aucun migrant refoulé par l’Allemagne à la frontière. « Il n’y a pas de marge de manœuvre là-bas », a-t-il déclaré.
« C’est la loi. J’ai donné instruction au chef de la police fédérale de ne permettre aucun retour », a-t-il ajouté.