La Banque du Japon continuera d’augmenter ses taux d’intérêt si l’inflation évolue conformément à ses prévisions. C’est ce qu’a déclaré Junko Nakagawa, la responsable de la politique monétaire de la Banque centrale du Japon (BoJ), signalant que la déroute des marchés du mois dernier n’a pas fait dérailler le projet de la banque d’augmenter régulièrement les coûts d’emprunt.
Mais la Banque centrale doit prendre en compte l’impact que de tels mouvements du marché pourraient avoir sur les perspectives de l’économie et des prix au Japon lorsqu’elle envisage d’augmenter ses taux, ajoute-t-elle.
Ses propos ont fait grimper le yen, les marchés y voyant un nouveau signe que la BoJ pourrait relever ses taux dans les mois à venir. Ainsi, le dollar s’échangeait à 140,79 yens mercredi 11 septembre, en baisse de plus de 1 % et à son plus bas niveau depuis le 28 décembre 2023, plombé également par l’issue du débat présidentiel américain.
« Étant donné que les taux d’intérêt réels sont actuellement très bas, nous ajusterons le degré de soutien monétaire, dans l’optique d’atteindre de manière durable et stable notre objectif d’inflation de 2 %, si nos prévisions économiques et de prix sont respectées ». Ainsi déclarait M. Nakagawa dans un discours prononcé devant des chefs d’entreprise dans le nord du Japon.
L’inflation de base à la consommation a atteint 2,7 % en juillet et se situe à l’objectif de 2 % ou au-dessus depuis 28 mois consécutifs.
De ce fait, la BoJ devrait laisser ses taux inchangés lors de sa prochaine réunion le 20 septembre. Mais plus de la moitié des économistes interrogés par Reuters le mois dernier prévoit un nouveau resserrement d’ici la fin de l’année.
« A en juger par les données publiées depuis notre dernière réunion en juillet, les conditions économiques et les prix semblent être sur la bonne voie », a déclaré M. Nakagawa. « Mais les marchés restent instables », relève-t-il. Il affirme aussi n’avoir aucune idée prédéfinie du calendrier et du rythme des nouvelles hausses de taux.
Enfin, notons que la BoJ a mis fin aux taux d’intérêt négatifs en mars 2024 et a relevé son objectif de taux directeur à court terme à 0,25 % en juillet. A savoir des mesures historiques loin d’un programme de relance massif qui dure depuis dix ans.