L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a réduit ses attentes en matière de demande de pétrole pour l’année 2024, avec un fort ralentissement de la consommation de brut au premier semestre 2024, mené par la Chine. Tandis que ses attentes pour l’année prochaine sont restées stables.
Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l’Agence de l’énergie prévoit que la demande mondiale de pétrole augmentera de 900 000 barils par jour en 2024; contre 970 000 barils par jour attendus dans le rapport du mois d’août. Tandis que les attentes de l’AIE concernant la croissance de la demande de pétrole pour l’année prochaine sont restées à 950 000 barils par jour. Ce qui correspond aux mêmes attentes publiées le mois dernier.
Selon le rapport, la demande de pétrole a augmenté au cours du premier semestre de cette année de 800 000 barils par jour sur une base annuelle. Tout en enregistrant toutefois le taux de croissance le plus bas depuis 2020 et nettement inférieur à la croissance de 2,3 millions de barils par jour en 2023.
La Chine est à l’origine du ralentissement de la demande
L’Agence internationale de l’énergie a attribué le ralentissement de la demande à la contraction de la consommation de pétrole en Chine pour le quatrième mois consécutif, en juillet dernier, de 280 000 barils par jour.
La baisse enregistrée par la Chine contraste avec un taux de croissance moyen de 1 million de barils par jour au cours des 12 derniers mois, et une hausse de 1,5 million de barils par jour en 2023.
L’AIE s’attend à ce que la demande de pétrole en Chine n’augmente que de 180 000 barils cette année. Et ce, en raison du ralentissement de la croissance économique et de l’abandon du pétrole au profit des carburants alternatifs.
Dans le même contexte, la croissance de la demande de pétrole a été faible dans d’autres pays, les dernières données sur le marché américain ayant montré une baisse significative de la consommation d’essence au cours du mois de juin, après une forte croissance inattendue au mois de mai précédent.
Sur la base de ce qui précède, l’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que la consommation de pétrole dans les économies avancées diminue d’environ 2 millions de barils par jour au cours de l’année en cours par rapport à son niveau d’avant la pandémie de Corona.
L’agence estime que le ralentissement de la croissance de la demande en Chine et les légères augmentations ou baisses dans la plupart des autres pays renforcent ses attentes selon lesquelles la demande mondiale de pétrole atteindra son apogée d’ici la fin de la décennie en cours.
Approvisionnement mondial en pétrole
L’offre mondiale de pétrole n’a augmenté en août dernier que de 80 000 barils par jour, pour atteindre 103,5 millions de barils par jour, en raison de la crise politique en Libye et de la fermeture des champs pétroliers et des travaux de maintenance en Norvège et au Kazakhstan.
L’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que la production des pays non membres de l’OPEP+ augmente de 1,5 million de barils par jour au cours de l’année en cours et des prochaines années.
Alors que la production de l’OPEP+ devrait diminuer de 810 000 barils par jour au cours de l’année en cours, elle pourrait augmenter de 540 000 barils par jour en 2025 si les réductions volontaires se poursuivent.
Raffineries et stocks pétroliers
L’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que la production mondiale des raffineries augmente de 440 000 barils par jour pour atteindre 83 millions de barils par jour au cours de l’année en cours.
La production des raffineries devrait également augmenter de 630 000 barils par jour au cours de l’année prochaine, portant le total à 83,7 millions de barils par jour.
Les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie montrent que les stocks mondiaux de pétrole ont diminué de 47,1 millions de barils au cours du mois de juillet, affectés par une baisse des stocks de brut. Tandis que les stocks de dérivés pétroliers ont atteint leur plus haut niveau depuis janvier 2021.
Les stocks commerciaux de pétrole de l’Organisation de coopération et de développement économiques ont chuté de 12,3 millions de barils au cours du mois de juillet. Soit 78,5 millions de barils de moins que la moyenne des cinq dernières années.
Les données préliminaires de l’Agence de l’énergie pour août dernier indiquent une baisse continue des stocks de l’OCDE.
Rappelons que les prix du pétrole ont fortement chuté en août dernier et début septembre. Alors que les inquiétudes concernant une offre excédentaire de pétrole se sont aggravées à la lumière de la diminution de la consommation et des difficultés économiques de la Chine.
Les contrats à terme sur le Brent sont tombés cette semaine à leur plus bas niveau en trois ans, à moins de 70 dollars le baril. Malgré la poursuite du retrait des stocks de pétrole brut et l’arrêt de la production libyenne en raison de la crise politique.