Les problèmes de déséquilibre des caisses sociales sont le casse-tête de tous les gouvernements. C’est un centre de coût, et toutes les méthodes sont permises pour réduire la facture. Cette fois, les nouvelles ne viennent pas de l’Occident, mais plutôt du géant asiatique, la Chine.
Les autorités à Pékin ont validé, vendredi 13 septembre 2024, un plan visant à relever progressivement l’âge légal de la retraite dans le pays, et ce, à partir de 2025 jusqu’en 2040. L’objectif de ce programme de 15 ans est de relever l’âge de la retraite de 3 ans pour les hommes, à 63 ans, et de 5 ans pour les femmes qui travaillent dans les usines, à 55 ans, et de 3 ans pour celles qui travaillent dans des emplois de cols blancs, à 58 ans.
La main-d’œuvre commence à manquer
Pour ceux qui suivent l’économie chinoise de près, ce n’est pas une surprise. C’est même attendu. Actuellement, les Chinois bénéficient d’un âge de départ à la retraite parmi les plus bas au monde. Le pays est confronté à une rareté grandissante de main-d’œuvre et à des déficits budgétaires imminents dans les régimes de retraite, pouvant sérieusement nuire à l’économie. Il est désormais ridicule de partir si tôt alors que l’espérance de vie frôle les 79 ans. Combiné à un faible taux de natalité, le résultat est une diminution continue de la population active.
La mesure qui vient d’être prise est certes impopulaire, mais elle conservera le potentiel de croissance de la Chine pour les décennies à venir. Les autorités ont bien veillé à garder l’écart de 5 ans entre les hommes et les femmes afin de mieux faire accepter la réforme.
« Le système de retraite fait face au même défi que celui tunisien : une main-d’œuvre active en diminution qui cotise pour payer un nombre croissant de retraités. Il n’est plus viable et un changement était nécessaire ».
Crise des pensions
Le système de retraite fait face au même défi que celui tunisien : une main-d’œuvre active en diminution qui cotise pour payer un nombre croissant de retraités. Il n’est plus viable et un changement était nécessaire. Les études ont confirmé qu’il serait à court d’argent en 2035. Des pénuries de liquidités des caisses de retraite se sont déjà manifestées au niveau des gouvernements locaux. Il faut agir dès aujourd’hui, car il y a la possibilité de le faire immédiatement sur les entrées et retarder les sorties.
Les autorités vont aussi travailler sur de meilleures pistes d’investissement, de sorte à diversifier les placements et garantir une épargne durable.
« La manœuvre de Pékin montre, encore une fois, que les solutions à cet épineux problème passent, en premier lieu, par une vie active plus longue ».
Le plan se base sur un système de calcul assez compliqué. Le gouvernement a mis à la disposition du citoyen des outils en ligne pour vérifier son nouvel âge de départ à la retraite. Des exemptions, notamment pour des raisons sanitaires, pourraient être accordées.
La manœuvre de Pékin montre, encore une fois, que les solutions à cet épineux problème passent, en premier lieu, par une vie active plus longue. Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais il faut en accepter le principe.