Au moment où Netanyahu faisait le constat des dégâts occasionnés à Tel-Aviv par le missile balistique hypersonique lancé par les Houthis, Zelensky présentait son « plan de victoire » à ses amis occidentaux et les suppliait de lui donner la permission de lancer des missiles sur le territoire russe.
Le missile hypersonique des Houthis a parcouru les 2040 kilomètres séparant son lieu de lancement au Yémen au point d’impact à proximité de l’aéroport Ben Gourion en 11 minutes et demie, c’est-à-dire à la vitesse de 177 kms/minute, soit 10.680 kms/heure. D’où viennent ces missiles balistiques hypersoniques que les Houthis semblent manipuler parfaitement bien?
Dans sa première conférence de presse, lundi 16 septembre, le président iranien Said Bezechkian a nié que Téhéran ait fourni ce genre de missiles aux Houthis. Mais des informations circulent dans la presse internationale que « tout comme les Iraniens ont aidé Hezbollah à monter des usines de fabrication de missiles sur place au Liban, ils ont fourni la même aide aux Houthis au Yémen. »
Une chose est sûre : les Iraniens possèdent la technologie et sont capables d’en faire bénéficier leurs alliés dans la région. Une chose est sûre également : il est très difficile de transporter de si volumineux missiles d’Iran au Liban ou au Yémen sans que les satellites espions dans le ciel et la CIA et le Mossad sur terre ne s’en aperçoivent. Ce qui accrédite l’idée de la fabrication locale par le Hezbollah et les Houthis lancés sur Israël…
Embourbé jusqu’au cou à Gaza, Netanyahu, enragé, menace les Houthis de représailles et annonce pour la nième fois qu’il va lancer ce qui lui reste de troupes disponibles contre les bases du Hezbollah au Liban.
Netanyahu enragé, Zelensky désespéré
Zelensky en Ukraine n’est guère en meilleure condition. Désespéré par l’effondrement imminent de son armée, il présente à ses amis occidentaux sa dernière trouvaille : « Le plan de victoire de l’Ukraine. »
A en croire Zelensky, il suffit que les Américains et les Européens lui donnent les missiles de longue portée et l’autorisent à les lancer dans les profondeurs de la Russie pour que le vent tourne, la Russie recule et l’Ukraine remporte la guerre!
Personne ne le croit sauf les néoconservateurs américains et les responsables britanniques qui continuent d’entretenir une russophobie héritée de génération en génération depuis au moins la guerre de Crimée de 1853 pendant laquelle l’empire britannique tenta vainement de priver l’empire tsariste d’accès à la mer Noire…
Personne ne s’étonne dès lors que l’establishment britannique soit le plus fervent défenseur du « plan de victoire » de Zelensky en menant une intense campagne auprès des divers membres de l’OTAN, en particulier Washington, pour les inciter à permettre à l’Ukraine d’attaquer la Russie à coups de missiles « Storm Shadow » que Londres met à la disposition de Kiev…
Alors que le Premier ministre Britannique Keir Starmer était à Washington pour convaincre Biden de permettre l’utilisation des facilités satellitaires et technologiques américaines nécessaires à la manipulation des missiles, le président Vladimir Poutine fit la mise en garde suivante que nous reproduisons in extenso : « Il ne s’agit pas ici de permettre ou non aux Ukrainiens d’attaquer le territoire russe. Il s’agit plutôt de décider si les pays de l’OTAN entreront directement en guerre contre la Russie. Si une telle décision est prise, cela signifiera une participation directe des Etats-Unis et des pays européens dans la guerre d’Ukraine. Ce sera évidemment un changement significatif dans la nature du conflit. Si on en arrive là, nous prendrons les décisions appropriées en relation avec la nouvelle menace. »
Poutine a raison. Il ne s’agit pas effectivement de permettre aux Ukrainiens d’attaquer le territoire russe. Ils ne cessent de l’attaquer dès le début de la guerre par l’envoi de drones, d’attaques terroristes contre des cibles civiles et commerciales ou encore par l’envahissement de la ville frontalière de Koursk (tourné en cauchemar pour les envahisseurs).
Le « plan de victoire » de Zelensky nécessite l’intervention des techniciens américains, seuls capables d’établir le lien entre les satellites et le matériel informatique au sol nécessaire à l’envoi des missiles. Donc la participation directe américaine au conflit.
La mise en garde de Poutine semble avoir été perçue 5 sur 5 par les décideurs à Washington. A part les porte-voix des néoconservateurs comme Anthony Blinken et Victoria Nuland (la cheville ouvrière du coup d’état en Ukraine de février 2014) qui poussent vers une guerre directe avec la Russie, l’administration Biden se montra réticente à donner son accord.
Le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby a affirmé que Washington « prend très au sérieux le message de Poutine ». Le Pentagone et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan ont exprimé leur opposition, à la grande frustration du Premier ministre britannique.
Comme s’il était élu pour s’occuper exclusivement du soutien à l’Ukraine, Keir Starmer, revenu bredouille de Washington, se tourna vers l’Allemagne, la France et l’Italie pour les convaincre de la fiabilité du « plan de victoire » de Zelensky !!! En vain évidemment, car l’Allemagne et l’Italie ont exprimé clairement leur opposition à entrer directement en guerre contre la Russie. Et la France a bien d’autres chats à fouetter, à commencer par se doter d’un gouvernement qui tarde exagérément à se former…
Peut-être est-il temps pour Keir Starmer et son gouvernement de mettre en veilleuse leur russophobie congénitale et de s’occuper des problèmes intérieurs pour la résolution desquels ils ont été élus; plutôt que de passer leur temps à mettre de l’huile sur le feu en Ukraine et à Gaza.