Comme attendu, les souscriptions à la troisième tranche de l’Emprunt National 2024 ont été couronnées de succès. Les investisseurs ont bien compris qu’il s’agit bien du meilleur placement très rentable.
De plus, l’émetteur n’est autre que l’Etat, le zéro risque. Bien que le secteur bancaire soit de plus en plus exposé à la dette souveraine, il ne peut ni rater l’opportunité qui s’offre, ni ne pas soutenir son premier créancier.
L’opération en chiffres
Les souscriptions à la troisième tranche de l’Emprunt obligataire national ont permis de lever 1 270,734 MTND alors 700 MTND étaient ciblés. L’opération a été bien préparée et le Momentum de lancement soigneusement choisi. Ce qui a permis d’aboutir à ce résultat.
L’épargne collective a été la locomotive de cette surperformance, puisque 69 % des montants souscrits ont été assurés par les intermédiaires en Bourse à travers les OPCVM. Au-delà du fait que ces véhicules d’investissement ont trouvé en ces papiers une opportunité en or pour doper leurs rendements, il s’agit bien du meilleur placement pour réinvestir les dividendes distribués par les sociétés cotées. Leur dynamique s’est transformée en un garant pour le bon déroulement de ces émissions souveraines, augmentant le rôle que joue le marché financier dans le financement de l’économie nationale.
Les investisseurs convaincus de la baisse des taux
Par ailleurs, la catégorie B (sept ans avec trois années de grâce) a attiré 53,5 % des placements, soit 679,686 MTND. Même lors des sorties antérieures, c’était le cas. Il s’agit d’une maturité qui convient le plus aux investisseurs tunisiens, qui ne sont pas trop adeptes des placements sur une période à deux chiffres. Il ne faut pas oublier que les OPVCM sont des actifs liquides, de l’argent mobilisable à tout moment. Le facteur liquidité entre en jeu. La catégorie C (10 ans avec deux années de grâce) a aussi réussi, avec 590,238 MTND.
Enfin, la répartition des souscriptions selon les taux montre que 90,3 % des montants ont été placés à taux fixes, contre 9,6 % seulement à taux variables. La tendance observée lors de la dernière émission a été donc confirmée. Les investisseurs qui jouaient une hausse, ou même une stabilité des taux à moyen termes, sont désormais une minorité.
Plus de 12 milliards de dinars mobilisés depuis 2021
Pour les trois tranches, les montants levés se sont élevés à 3 749,145 MTND; alors que l’objectif initial était de 2 870 MTND. Depuis 2021, le montant total mobilisés ont atteint 12 328,8 MTND.
Ce mécanisme a permis de remplacer les BTA tout en permettant aux différentes parties prenantes de ressortir gagnantes : les banques ont des titres rentables; la Banque centrale ne refinance pas leurs souscriptions; et l’Etat dynamise le marché obligataire et obtient un accès à une base plus large d’investisseurs potentiels.
Reste enfin le manque d’intérêt des particuliers en dépit de l’avantage fiscal important accordé et du rendement qui dépasse de loin l’épargne classique. Il faut encore travailler cette catégorie d’investisseurs qui ne connaissent pas totalement le produit.