Selon les statistiques de la Banque centrale de Tunisie, l’endettement des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 28 882 MTND à fin juin 2024. Durant le premier semestre, l’encours additionnel net s’est établi à 203,575 MTND. Sur la même période en 2023, ce chiffre était de 483,126 MTND.
Le rythme a nettement décéléré et la principale raison est bien connue : le niveau des taux d’intérêt, tous à deux chiffres. Le taux effectif moyen pour la première moitié de 2024 s’est établi à 11,99 %.
Par catégorie, nous constatons que l’encours des crédits à la consommation s’est établi à 4 847 MTND, augmentant de 147,469 MTND par rapport à décembre 2023. Ce segment a donc contribué à plus de 72 % dans la croissance observée sur la période. Ce type de prêts sert à répondre à des dépenses urgentes et imprévues ou à des petits investissements personnels. En d’autres termes, il remplace l’épargne qui n’a pas été constituée à cause de l’effritement du pouvoir d’achat.
Les crédits d’aménagement de logement ont totalisé 10 750 MTND, une légère hausse de 59,184 MTND depuis le début de l’année. Sur les six premiers mois de 2023, la progression de l’encours était de 110,209 MTND. Outre la question des taux, la flambée des prix des matières premières et de la main-d’œuvre, outre le manque de travailleurs spécialisés, explique cette tendance.
Idem pour les crédits logement, dont l’encours s’élève à 12 877 MTND après une augmentation nette de 10,642 MTND seulement depuis le début de l’année. Le secteur est en panne. Pour rappel, sur le premier semestre 2024, le taux d’intérêt effectif moyen est de 11,01 %. C’est un niveau élevé et il suffit de faire une simulation pour s’en apercevoir. A titre de comparaison, sur les six premiers trimestres 2022, la progression était de 296,750 MTND.
Pour les prêts véhicules, l’encours continue son repli, à 394,800 MTND, traduisant la hausse inédite des prix des voitures.
Enfin, les crédits universitaires sont de 12,505 MTND contre 12,420 MTND fin 2023.
Ces statistiques prouvent que la capacité d’endettement des Tunisiens est quasiment saturée. Ils ne sont plus capables de supporter les charges des mensualités d’un crédit bancaire, toutes catégories confondues. Ce rythme continuerait en 2025, même si les taux baissaient. Il faut du temps pour que le pouvoir d’achat se rétablisse et que la demande redémarre.