L’armée israélienne a annoncé, lundi 23 septembre 2024, avoir lancé des frappes aériennes contre des sites du Hezbollah au Liban. Elles ont fait 492 morts et poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir pour se mettre en sécurité, selon les autorités libanaises.
Le ministère libanais de la Santé a fait état d’au moins 492 morts, dont 35 enfants, et de 1 645 blessés. Un responsable libanais a déclaré qu’il s’agissait du bilan quotidien le plus élevé du Liban depuis la guerre civile de 1975-1990.
Après certains des échanges de tirs transfrontaliers les plus violents depuis le début des hostilités en octobre 2023, Israël a averti la population du Liban d’évacuer les zones où, selon lui, le mouvement armé stockait des armes.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a envoyé une courte déclaration vidéo adressée au peuple libanais. « La guerre d’Israël n’est pas contre vous, elle est contre le Hezbollah. Depuis trop longtemps, le Hezbollah vous utilise comme boucliers humains », a-t-il déclaré.
Des familles venues du sud du Liban ont chargé des voitures, des camionnettes et des camions avec leurs biens et des personnes, parfois dans un même véhicule. Sous la pluie des bombes, les enfants se sont entassés sur les genoux de leurs parents et les valises ont été attachées au toit des voitures.
Les autoroutes du nord étaient bloquées. « J’ai pris tous les papiers importants et nous sommes sortis. C’était terrifiant », a déclaré à Skynews Abed Afou, qui était avec sa famille, dont trois fils âgés de 6 à 13 ans et plusieurs autres proches. Ils étaient coincés dans les embouteillages alors que le trafic roulait lentement vers le nord. Ils ne savaient pas où ils allaient séjourner, a-t-il dit, mais ils voulaient simplement rejoindre Beyrouth.
Certains ont réussi à s’échapper à pied. Des personnes transportant de petits paquets d’affaires ont marché vers le nord sur la plage près de la ville libanaise de Tyr.
Ouverture des écoles pour répondre à l’exode massif du sud
Nasser Yassin, le ministre libanais chargé de la Coordination de la réponse à la crise, a déclaré à Reuters que 89 abris temporaires dans des écoles et d’autres installations avaient été activés, avec une capacité d’accueil de plus de 26 000 personnes; alors que les civils fuyaient les atrocités israéliennes.
Après presque un an de guerre contre le Hamas à Gaza, au sud, Israël déplace son attention vers le nord, où le Hezbollah, soutenu par l’Iran, tire des roquettes sur Israël.
L’armée d’occupation israélienne a déclaré avoir frappé le Hezbollah dans le sud, l’est et le nord du Liban, y compris des « lanceurs, des postes de commandement et des infrastructures militaires ». L’armée de l’air israélienne a frappé environ 1 600 cibles du Hezbollah dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa, a-t-elle ajouté.
Les combats font craindre que les États-Unis, proche allié d’Israël, et l’Iran soient entraînés dans une guerre plus vaste. À New York, le président iranien, Masoud Pezeshkian, a déclaré qu’Israël voulait entraîner le Moyen-Orient dans une guerre totale en provoquant l’Iran à rejoindre le conflit entre l’Etat hébreu et le Hezbollah.
« C’est Israël qui cherche à créer ce conflit généralisé », a-t-il déclaré aux journalistes après son arrivée à New York pour assister à l’Assemblée générale de l’ONU, affirmant que les conséquences d’une telle instabilité seraient irréversibles.
Conflit « au plus haut »
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que lundi marquait un « pic significatif » dans le conflit qui dure depuis près d’un an. En effet, lundi soir, Israël a lancé une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth, visant le chef du Hezbollah, Ali Karaki, qui dirige le front sud. Le Hezbollah a ensuite déclaré qu’il était sain et sauf et qu’il s’était rendu dans un lieu sécurisé.
Mais la branche armée du Hamas a déclaré que son commandant sur le terrain dans le sud du Liban, Mahmoud al Nader, a été tué dans une frappe aérienne israélienne.
En réponse, le Hezbollah a déclaré avoir lancé des dizaines de missiles sur une base militaire dans le nord d’Israël.
Environ 60 000 personnes ont été évacuées du nord d’Israël en raison des combats transfrontaliers. Gallant a déclaré que la campagne se poursuivrait jusqu’à ce que les habitants soient rentrés chez eux. Le Hezbollah a pour sa part promis de se battre jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit instauré à Gaza.