La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré, le 24 septembre 2024, qu’elle s’entretenait avec son homologue de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, et qu’ils échangeaient des points de vue, mais ne se coordonnaient pas sur la politique monétaire.
« Nous parlons, mais nous ne nous coordonnons pas, nous ne faisons pas cela », a-t-elle déclaré lors d’un entretien au Daily Show de Jon Stewart, à New York. « Nous avons réduit de 25 points de base, lui de 50. Mais ensuite nous avons recommencé [..]. donc cela fait 50 points de base ».
La semaine dernière, la Fed a voté par 11 voix contre 1 pour réduire son taux d’intérêt directeur de 50 points de base, le faisant passer de 4,75 % à 5 %; après l’avoir maintenu stable pendant 14 mois entre 5,25 % et 5,5 %.
L’inflation dans la zone euro a considérablement ralenti, a déclaré la présidente de la BCE. Tout en notant que la bataille devrait se poursuivre. « Mon objectif est de 2 %. Je veux atteindre 2 % […] et je veux m’assurer que nous restons à 2 % – nous nous en rapprochons beaucoup ».
De grandes similitudes avec les années 1920
La présidente de la BCE a fait sensation dans son discours lors d’un événement du Fonds monétaire international le 20 septembre 2024 lorsqu’elle a souligné les grandes similitudes entre l’économie mondiale peu après la Première Guerre mondiale dans les années 1920 et aujourd’hui.
Ces deux périodes étaient marquées par des turbulences dans le commerce mondial au moment même où le progrès technologique progressait à grands pas, a-t-elle déclaré. Dans les années 1920 également, l’effondrement de la Pax Britannica et la montée du nationalisme économique ont conduit à la fragmentation de l’économie mondiale.
Le commerce en pourcentage du PIB s’est effondré, contribuant à la déflation et à l’instabilité économique. Dans le même temps, des progrès technologiques rapides, tels que l’avènement de la chaîne de montage et du moteur à combustion interne, ont conduit à une augmentation rapide de la productivité. Mais ils ont également alimenté des bulles spéculatives, qui ont conduit au krach boursier de 1929.
Mme Lagarde voit une fragmentation similaire prendre forme aujourd’hui dans le contexte de la restructuration des chaînes d’approvisionnement mondiales. L’Europe et les États-Unis diversifient leurs sources d’approvisionnement, de nombreuses entreprises adoptant des solutions à court terme pour faire face aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
Elle a souligné l’importance de l’ajustement de la politique monétaire à mesure que l’économie mondiale continue d’évoluer. La prochaine revue stratégique de 2025 se concentrera sur les changements structurels à plus long terme, avec un accent particulier sur la manière dont ces changements affectent la transmission de la politique monétaire, ajoute Christine Lagarde.