Nous sommes actuellement à 21 mois avec un taux directeur record de 8 %. Conjugué à un rythme inédit d’émissions de Bons du Trésor, l’encours des titres de créances de l’Etat a dépassé 26 433 MTND fin juin 2024. De plus, il est majoritairement composé de Bons à court terme. Ce qui augmente mécaniquement la charge financière supportée par le Budget de l’Etat.
En juin 2024, le taux moyen pondéré des adjudications de bons de trésor non encore échus (toutes échéances confondues) a atteint un nouveau sommet à 8,845 %. Une année auparavant, ce taux était de 8,400 %. Par maturité, celle à huit ans est devenue la plus onéreuse, avec un taux moyen de 9,505 %. La seule maturité qui affiche un taux moyen inférieur à 7,000 % est celle de 11 ans (6,693 %).
Source : BCT
A titre de comparaison, en décembre 2010, la moyenne globale était à 6,216 %. Soit une hausse significative de 262,9 points de base. De plus, il y a le volume qui a explosé, passant de 5 848 MTND en 2010 à environ 26 433 en juin 2024. Dans la loi de finances 2024, l’intérêt de la dette interne, y compris les obligations nationales, s’est élevé à 4 267 MTND.
Nous pensons qu’avec le rythme plus élevé d’émission, la facture finale sera plus importante. Ce qui allège ce coût effectif supporté par l’Etat, ce sont les encaissements générés plus tard. Les établissements financiers ont été surtaxés, une sorte d’un impôt supplémentaire sur les superprofits réalisés grâce à leurs salles de marchés. Il y a aussi une retenue à la source de 20 % sur ces revenus d’intérêts.
Pour sa part, la BCT, qui refinance davantage les banques pour souscrire, va réaliser plus de bénéfices et verser plus de dividendes. Ce n’est pas un jeu parfaitement à somme nulle, mais il permet à toutes les parties prenantes de sortir gagnant, jusqu’à nouvel ordre.