Alors qu’une partie de la population du sud du Liban commençait à migrer massivement vers le nord en raison des menaces d’Israël, des inquiétudes croissantes émergent quant à la capacité de l’économie libanaise de résister à une nouvelle guerre.
Depuis le 23 septembre 2024, l’armée israélienne mène contre le Liban la plus violente offensive depuis le début des affrontements avec le Hezbollah il y a environ un an. Les frappes aériennes ont déjà fait plus de 560 morts et des centaines de blessés, selon un bilan provisoire publié par le ministère libanais de la Santé, le 24 septembre 2024.
Depuis quatre ans, les Libanais subissent une des pires crises politiques, économiques et financières de leur histoire. La monnaie nationale s’est effondrée, passant de 1 500 à 89 000 livres pour un dollar, entraînant une inflation annuelle supérieure à 100 %.
Le secteur de la santé est en crise, incapable de couvrir les importations de médicaments.
Quant au carburant, sa disponibilité est incertaine, avec des pénuries fréquentes dues à un manque de devises étrangères. On estime qu’un demi-million de personnes ont été déplacées au Liban ces derniers jours.
Le ministre de l’Économie a averti que le Liban ne disposait que de trois mois de stocks alimentaires. Soulignant ainsi la gravité de la situation en cas de prolongation du conflit avec Israël et la poursuite de l’exode des habitants vers le nord. « Si les tensions s’intensifient, l’économie libanaise, déjà épuisée, pourrait entrer dans une phase d’incertitude totale », a-t-il déclaré.
Le Liban, déjà fragilisé par une crise économique sévère depuis 2019, subit un nouveau choc avec l’escalade des conflits depuis le début de la guerre contre Gaza en octobre 2023. En avril dernier, le ministre de l’Économie, Amin Salam, a déclaré que les pertes économiques dues aux conflits actuels au Liban et à Gaza atteignaient 10 milliards de dollars.
La situation économique libanaise est critique. En août dernier, le gouvernement n’a pas pu payer la facture de carburant pour produire de l’électricité, obligeant l’Algérie à fournir une cargaison d’énergie. Cela révèle l’incapacité du pays à gérer des situations d’urgence, d’autant plus que le conflit avec Israël pourrait s’étendre à tout le Liban.
Le souvenir de la guerre de 2006 avec Israël reste vivace, où Tel-Aviv avait ciblé les infrastructures vitales du Liban. Aujourd’hui, le pays peine toujours à reconstruire le port de Beyrouth, détruit en 2020, et ses autres ports sont à peine fonctionnels.