« Pour vivre heureux vivons cachés ». Cet adage s’applique bien sur Kaspersky, actuellement, entreprise russe de l’antivirus qui sera persona non grata aux Etats-Unis à partir du 29 septembre 2024. Mais est-ce que cela tiendra pour longtemps? Pas si sûr.
Dans cette optique, le management du géant russe de l’antivirus vient d’« opérer un virage surprise à l’approche de son interdiction aux États-Unis », écrit le site spécialisé clubic.com. « Une surprise pour ses clients américains qui découvrent que leur logiciel a été remplacé par “UltraAV“ ».
Selon les rédacteurs de clubic.com, « ce changement pour le moins brutal intervient à quelques jours de l’interdiction totale de Kaspersky sur le sol américain, annoncée le 20 juin par le département du Commerce ».
On l’aura compris que l’entreprise russe tente de sauver les meubles ou en tout cas quelques meubles. Et ce n’est pas du goût de certains clients qui se « plaignent de ne pas avoir été prévenus » de ce changement. D’autres s’inquiètent des implications en matière de sécurité. Car si Kaspersky a longtemps été un poids lourd respecté du secteur, ce remplaçant sorti du chapeau n’inspire pas la même confiance ».
Rappel des faits
« Dès 2017, les autorités américaines avaient interdit l’utilisation des produits Kaspersky dans les agences fédérales. Le coup de grâce est tombé en juin 2024 : le ministère du Commerce a décrété l’interdiction pure et simple de toute vente de logiciels Kaspersky aux États-Unis à partir du 20 juillet. Un délai de grâce était accordé jusqu’au 29 septembre pour les mises à jour de sécurité », rappelle clubic.com.
Et s’il a été ainsi, c’est parce que Washington, comme pour le cas de Huawei, pense que «… Kaspersky est un cheval de Troie du Kremlin » ; mais la firme a toujours vigoureusement nié cette accusation. « Les craintes portent sur la possibilité que le gouvernement russe puisse exploiter les logiciels Kaspersky pour espionner ou saboter des systèmes sensibles », estime notre source.
En effet, la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, a déclaré en juin 2024 que « la Russie a montré à maintes reprises qu’elle avait la capacité et l’intention d’exploiter des entreprises russes, telles que Kaspersky Lab, pour collecter et exploiter des informations américaines sensibles ».
A noter également qu’en Allemagne aussi, l’Office fédéral de la sécurité de l’information (BSI) avait émis dès mars 2022 un avertissement contre l’utilisation des logiciels Kaspersky. Car «… les antivirus ont des droits d’intervention profonds sur les systèmes informatiques, et qu’en cas de doute, ils peuvent présenter un risque particulier pour l’infrastructure à protéger », souligne BSI. « Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’agence allemande craint qu’un fabricant russe puisse être contraint de mener des opérations offensives ou être lui-même victime d’une cyberattaque ».
Assiste-t-on à une nouvelle fenêtre de tir de Washington contre une firme mondiale, en l’occurrence Kaspersky ?
Qu’en est-il dans les autres pays, notamment africains et arabes, dont la plupart ont une confiance aveugle aux camarades russes et chinois ?