La pauvreté en Argentine, en augmentation depuis deux ans, a atteint 52,9% de la population au premier semestre 2024, soit un bond de 11 points de pourcentage en six mois, selon les chiffres officiels de l’Institut national de la statistique (Indec), publiés le 27 septembre 2024
Sur une population totale de près de 47 millions d’Argentins, 52,9% vivent sous le seuil de pauvreté au cours des six premiers mois de l’année 2024, contre 41,7% au second semestre 2023, selon les données de l’institut, la première dans la période d’austérité politique mise en œuvre après l’arrivée au pouvoir de l’ultralibéral Javier Milei en décembre 2023.
Au cours de la période sous-revue, l’Indec détermine le seuil de pauvreté en utilisant un panier de biens et services de base d’une valeur de 237 000 pesos (près de 240 dollars américains).
Dans la même période, l’extrême pauvreté, dont le seuil est un panier de produits alimentaires de base d’une valeur de 107 000 pesos (109 dollars), a elle aussi augmenté de façon spectaculaire, atteignant 18,1% de la population (+6%), selon la même source.
Javier Milei, un « anarcho-capitaliste » qui est devenu président de l’Argentine après avoir remporté les élections avec 56% des voix le 19 novembre 2023, mène depuis neuf mois une politique d’austérité drastique. Le peso argentin s’est déprécié de plus de 50% par rapport au dollar américain à la fin de 2023, tandis que les dépenses publiques ont été considérablement réduites au nom de l’objectif budgétaire du « déficit zéro ».
Depuis, sa politique a ramené l’inflation à environ 4% par mois (contre 17% en moyenne mensuelle en 2023), alors qu’il y a eu des mois consécutifs de déficit budgétaire nul, sans précédent depuis 15 ans en Argentine.
Mais elle a provoqué dans le même temps une profonde récession (–3,5% fin 2024, selon les prévisions), une chute libre de l’activité et des milliers de suppressions d’emplois.