Les partisans du PDL ont organisé, le samedi 28 septembre 2024, une marche de protestation qui a débuté à Bab Souika et s’est dirigée vers le Palais de justice, sous le slogan « sérénité, liberté, développement ». Ils réclament la libération de la présidente du parti, Abir Moussi, ainsi que la liberté d’expression et les droits des politiciens à participer à la vie publique.
Karim Krifa a indiqué que les forces de sécurité avaient bloqué l’accès au Palais de justice en mettant en place des barrages. Les slogans de la marche ont appelé à la liberté pour les Tunisiens, englobant la liberté d’opinion, d’expression et de manifestation. Il a également affirmé que le PDL rejette le décret 54 et l’incarcération des journalistes en raison de leurs opinions.
Karim Krifa a précisé que cette marche visait à obtenir la libération d’Abir Moussi, qui est emprisonnée depuis un an dans le cadre de l’affaire du Bureau d’ordre. Elle a été condamnée à deux ans de prison après que l’Instance supérieure indépendante des élections a déposé une plainte contre elle en vertu du décret 54 pour des déclarations politiques critiquant son fonctionnement.
Par ailleurs, Thameur Saad, dirigeant du PDL, a exprimé ses impressions sur la manifestation, soulignant qu’elle était impressionnante et avait dépassé leurs attentes en termes de participation.
Il a noté que le PDL représente un véritable terreau pour la population tunisienne, incluant des jeunes ainsi que des personnes d’âges variés. Thameur Saad a également mentionné que cette mobilisation montre la capacité du PDL à rassembler les gens autour des principes qu’il défend : démocratie, droits de l’Homme et liberté d’expression.
Thameur Saad: « la politique devrait être un débat d’idées et non un affrontement avec la prison »
Il a exprimé sa solidarité avec les journalistes, affirmant qu’il n’est pas normal qu’un journaliste ou un politicien soit emprisonné pour ses idées ou ses déclarations. Selon lui, la politique devrait être un débat d’idées et non un affrontement avec la prison.
Thameur Saad a critiqué les changements apportés aux règles électorales à l’approche des élections, rappelant que la Tunisie est membre de la Commission de Venise et doit respecter ses normes. Il a déploré que ces modifications donnent une image négative de la Tunisie tant sur le plan national qu’international.
Il a souligné qu »‘il n’y avait pas besoin de telles situations et qu’elles nuisent à l’image du pays ». Tout comme il s’est interrogé sur l’avenir des élections et sur le sort des candidats empêchés malgré les décisions judiciaires favorables. »
Thameur Saad a insisté sur l’importance du pluralisme dans une démocratie et a regretté son absence dans le paysage électoral actuel.
Pour Adnane Belhajamor analyste politique estime que la manifestation organisée par le PDL est présentée comme un événement national ouvert à tous les Tunisiens, visant à exprimer un mécontentement général face à la situation politique actuelle. Elle est perçue comme une réponse directe à des décisions récentes jugées honteuses par les organisateurs, notamment le vote de l’ARP qui a ignoré les principes démocratiques.
En outre, il dénonce le caractère « fantoche » des institutions actuelles, affirmant que même dans les pires moments de l’histoire du pays, des principes fondamentaux avaient été préservés. Il critique particulièrement les changements apportés au code électoral à l’approche des élections.
Il insiste sur le fait que la lutte actuelle n’est pas pour une unité nationale ou une collaboration, mais pour un véritable changement en Tunisie.
Selon lui, le pouvoir en place refuse d’accepter la participation des forces vives et ne reconnaît pas l’importance des corps intermédiaires.
Même constat pour Abdeasslem Chakir, analyste politique affirme que les manifestations sont nécessaires pour montrer que de nombreux Tunisiens sont mécontents et révoltés par la situation actuelle. Il considère ces mobilisations comme essentielles pour créer une dynamique de changement qui pourrait évoluer vers d’autres formes d’expression.
De ce fait, il appelle à une lutte militante sans compromis, soulignant que le contexte actuel exige une mobilisation active contre les injustices et pour la défense des droits fondamentaux.
De son côté, Leila Chebbi, comédienne et actrice, a déclaré : « Tout au long de la semaine des manifestations ont eu lieu. Car le peuple exige la liberté, car la loi est violée par ceux qui, en fin de compte, sont financés par le peuple. Ils bafouent les droits du peuple et sa volonté. Je tiens également à blâmer les syndicats pour avoir abandonné les travailleurs, alors que nous continuons à subir les mêmes pratiques administratives. »
En résumé, les manifestants présents mettent en avant la nécessité d’une mobilisation collective pour revendiquer des droits démocratiques.