L’amendement de la loi électorale à une semaine de l’élection présidentielle « n’est ni juridiquement, ni politiquement correct. Il est moralement inacceptable de modifier les règles du jeu à quelques jours de la date du scrutin », a déclaré dimanche Bassam Trifi président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH).
Lors d’une déclaration à l’Agence TAP, en marge de la clôture du Conseil national de la Ligue qui s’est tenu ce week-end à Nabeul, Trifi a dénoncé le transfert des compétences du Tribunal administratif en matière de contentieux électoral à la justice judiciaire, qu’il juge « incompétente » dans ce domaine.
Après un examen approfondi de la situation générale du pays, le Conseil national de la Ligue a relevé des « restrictions et violations de la loi » en matière de droits politiques, civils, économiques et sociaux. À ce titre, le conseil a critiqué les « restrictions » imposées aux candidats à l’élection présidentielle et le refus de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISI) de réintégrer certains candidats malgré des décisions de justice en leur faveur. Le président de la LTDH a également souligné la dégradation de la liberté de la presse, évoquant les peines de prison infligées à des journalistes en vertu du « décret 54 ».
Sur le plan économique et social, le Conseil a noté que le peuple tunisien fait face à une crise profonde. Celle-ci se manifeste par « la flambée des prix, un endettement élevé, la dégradation des services publics et une hausse du taux de chômage », a rapporté Trifi.
Avec TAP