L’Afrique doit tirer pleinement parti des vastes ressources en gaz naturel dont elle dispose. Et ce, afin d’éradiquer la pauvreté énergétique et la faim. C’est ce que déclare Mohamed Hamel, secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), basé au Qatar.
S’adressant aux médias en marge de la Semaine russe de l’énergie le 27 septembre 2024, M. Hamel souligne que les problèmes d’accès à l’énergie et la pauvreté énergétique sont parmi les « problèmes les plus traumatisants » auxquels la région est actuellement confrontée.
Citant les données du GECF, le SG de GECF déclare que près de 900 millions de personnes en Afrique, soit environ 60 %, n’ont pas accès à des combustibles propres pour cuisiner. Tandis que 600 millions n’ont pas accès à une électricité fiable.
« Cela met en péril leur développement socio-économique […] Nous pensons qu’il s’agit d’une question extrêmement importante […] L’énergie est nécessaire au développement économique, au progrès social et à la protection de l’environnement », a souligné M. Hamel. Il a ajouté que les États africains devaient avoir le droit d’utiliser leurs ressources pour leurs besoins nationaux. Ainsi, il suggère que l’investissement dans l’industrie serait la clé pour y parvenir.
« L’investissement dans le gaz naturel est l’un des moyens essentiels pour les pays africains de progresser dans l’échelle énergétique […] Les pays africains [devraient] utiliser leurs ressources naturelles pour leur développement socio-économique et pour sortir leur population de la pauvreté […] Ne pas investir dans leurs ressources en gaz naturel est tout simplement une erreur », estime-t-il encore.
L’expert a souligné que cela est particulièrement important car le gaz naturel n’a pas d’alternatives fiables à l’échelle mondiale et « sera nécessaire pendant des décennies à venir ».
L’Afrique abrite environ 30 % des réserves minérales mondiales, 12 % du pétrole et 8 % du gaz naturel. La Banque mondiale a récemment estimé que l’Afrique représentait également 40 % des découvertes mondiales de gaz naturel entre 2010 et 2020. Pourtant, la plupart des pays africains restent dépendants d’acteurs non régionaux sur le marché, la plupart des gisements minéraux, des installations logistiques, de l’énergie et des infrastructures portuaires étant contrôlés par des entreprises occidentales et asiatiques. Dans de nombreux pays, les producteurs sont soumis à des réglementations qui encouragent l’exportation de ressources énergétiques même si la demande du marché intérieur n’est pas satisfaite.
La région a toutefois récemment pris des mesures en faveur de la souveraineté des ressources. Par exemple, l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) a annoncé plus tôt cette année son intention de lancer une nouvelle Banque africaine de l’énergie. Elle sera chargée de résoudre des problèmes tels que le sous-financement dans le domaine du développement énergétique.