L’alliance OPEP+ se montre, une fois de plus, très stricte quant au respect par le groupe des réductions de la production de pétrole. Elle poursuit un plan à trois volets de réductions formelles et volontaires de la production.
Le groupe de l’OPEP+ se concentre actuellement sur la conformité de ses membres avec leurs engagements en matière de production. Et ce,dans un contexte de surproduction répétée de la part de membres importants tels que l’Irak et le Kazakhstan.
Non-respect des quotas
La Russie, dont le pétrole est sanctionné en Occident et transporté avec une moindre visibilité par une flotte fantôme, a également parfois dépassé le quota qui lui avait été attribué dans le cadre de la politique officielle de l’alliance.
Huit membres de l’OPEP+, y compris l’Arabie saoudite, devaient commencer à restituer au marché 2,2 millions de barils par jour (bpj) de réductions volontaires à partir du mois d’octobre. Début septembre, ils ont reporté cette réduction progressive à décembre. Selon la politique officielle, ils produiront ensemble 39,725 millions de bpj en 2025. Ces huit membres réduisent séparément leur production de 1,7 million de bpj supplémentaires jusqu’en 2025, également sur une base volontaire.
Le non-respect des engagements a été un fléau récurrent pour l’alliance OPEP+, jetant une ombre sur la crédibilité de ses intentions de réduire la production à un moment où l’incertitude du marché est exacerbée par la guerre au Moyen-Orient.
Le rôle pivot de l’Arabie saoudite
En réalité, la politique de l’OPEP+ vise la diminution des stocks mondiaux plutôt qu’un prix explicite. Bien que les décisions de resserrement de l’offre offrent généralement un soutien aux contrats à terme. Les Saoudiens mettent l’accent sur cela. Mais plusieurs pays membres fondent leurs budgets annuels sur l’hypothèse d’un prix d’équilibre budgétaire qui, selon le Fonds monétaire international (FMI), doit atteindre 96,20 dollars pour que l’Arabie saoudite puisse faire face à ses obligations cette année.
Riyad s’est engagé dans un vaste et coûteux programme couvrant des méga projets, dont le projet futuriste de développement du désert, Neom. Malgré les pressions économiques liées à l’application du programme Vision 2030, le Royaume n’a pas modifié son approche OPEP+ et ne vise pas un prix du pétrole explicite.
Lire aussi : Où va l’Arabie saoudite de MBS?
Par ailleurs, les perspectives de l’économie mondiales ne semblent pas être particulièrement porteuses. Ce qui met encore les producteurs dans l’embarras de trouver les moyens pour combler leurs déficits budgétaires. Cela fera le bonheur des pays importateurs, comme la Tunisie, qui vont bénéficier d’une nouvelle année soft, du moins pour le pétrole.