Depuis quelques années, la lutte contre la rage est redevenue un sujet préoccupant en Tunisie. Le constat fait par Mariem Allouch, vétérinaire, est alarmant : en 2024, 11 décès dus à la rage humaine ont été enregistrés.
Rencontrée, en marge d’un événement, elle souligne que bien que les campagnes de vaccination soient nécessaires, elles ne suffisent pas à contrôler le réservoir principal de la maladie. A savoir les chiens errants, qui échappent bien souvent à ces campagnes. Plus encore, si on fait le bilan, on trouve que la Tunisie connaît une hausse des cas de rage, avec des décès tragiques.
Les chiens errants représentent un défi majeur pour le contrôle de la maladie. Ce qui nécessite la multiplication de campagnes de vaccination. Toutefois, même si ces campagnes sont mises en place, elles ne couvrent pas tous les chiens errants, limitant ainsi leur efficacité.
Par ailleurs, les enjeux d’aujourd’hui nécessitent des mesures d’urgence. Ainsi, en cas de morsure ou de griffure par un animal, il est crucial d’agir rapidement.
Mme Mariem Allouch préconise le lavage immédiat. Ce qui veut dire laver la plaie à l’eau courante pendant 15 minutes pour désinfecter, suivi d’une consultation médicale. Et enfin se rendre au centre de soins le plus proche pour recevoir le vaccin antirabique.
Historique et évolution
Avant 1982, la Tunisie enregistrait en moyenne 16 cas de rage humaine par an. Grâce au Programme National de Lutte contre la Rage (PNLR), les cas avaient considérablement diminué dans les décennies suivantes. Cependant, malgré un nombre élevé de personnes traitées chaque année, des décès continuent d’être rapportés, souvent dus à un traitement insuffisant ou tardif.
En somme, la lutte contre la rage nécessite une approche globale qui inclut non seulement des campagnes de vaccination, mais aussi des stratégies pour contrôler la population de chiens errants. Des initiatives similaires à celles mises en œuvre dans d’autres pays pourraient être envisagées pour améliorer la situation.
Rappelons que l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a fait savoir que la rage est présente dans 150 pays. Elle est le plus souvent mortelle dès lors qu’apparaissent ses symptômes et on estime que 59 000 personnes en meurent chaque année dans le monde.
Cela signifie également que la rage transmise par les chiens représente 99 % des cas humains. Toujours selon la FAO, outre la rage canine, la rage transmise par la faune sauvage requiert également une grande attention. Et plus particulièrement en Amérique du Sud avec les chauves-souris, devenue la principale voie de transmission à l’homme.