L’Arabie saoudite a réduit ses perspectives de croissance et revu à la hausse ses estimations de déficit budgétaire pour la période 2024 – 2026. Et ce, en prévision d’une période d’augmentation des dépenses et de baisse des recettes pétrolières attendues.
Le PIB réel devrait désormais croître de 0,8 % pour l’exercice budgétaire en cours. Ce qui représente une chute spectaculaire par rapport à l’estimation précédente de 4,4 %. La projection de croissance pour 2025 a été également réduite de 5,7 % à 4,6 %. Tandis que les perspectives pour 2026 ont été ramenées de 5,1 % à 3,5 %.
Des déficits plus importants
La ligne directrice du Royaume pour 2025 est l’accélération des réformes réglementaires et structurelles. L’accent sera mis sur les dépenses de transformation, pour promouvoir une croissance économique durable, améliorer le développement social et la qualité de vie. En outre, Riyad prévoit de déployer des fonds souverains et de développement pour des investissements en capital. Tout en donnant au secteur privé et au secteur à but non lucratif les moyens de favoriser la croissance.
Les autorités saoudiennes s’attendent aussi à ce que le budget reste déficitaire au cours des prochaines années. Car le royaume donne la priorité aux dépenses visant à atteindre les objectifs de son plan Vision 2030.
Ainsi, le ministère des Finances a prévu un déficit budgétaire plus important d’environ 2,9 % du PIB pour 2024; contre une projection précédente de 1,9 %. Il s’attend à des déficits respectifs de 2,3 % et 2,9 % en 2025 et 2026, plus importants que les projections précédentes.
Le rôle pivot du prix du pétrole
Le seuil de rentabilité budgétaire de l’Arabie saoudite, c’est-à-dire le coût du baril de pétrole brut nécessaire pour équilibrer le budget de l’État, a augmenté ces dernières années et ces derniers mois, et pourrait bien s’accroître en même temps que les dépenses. Les dernières prévisions du FMI publiées en avril 2024 tablent sur un seuil de rentabilité budgétaire s’établissant à 96,20 dollars pour 2024. Soit une augmentation d’environ 19 % en glissement annuel par rapport à l’année précédente.
La hausse de ces dernières heures est donc une excellent nouvelle; mais elle risque de ne pas être durable. Globalement, les prix de l’or noir devraient rester modérés, du moins à moyen terme, en raison du ralentissement de la demande et de l’augmentation de l’offre au niveau mondial.
Impact (éventuel) sur la Tunisie
Pour nous Tunisiens, cela donne une idée sur les projections réelles du prix du Brent. Nous savons que la Tunisie s’apprète à retenir un prix moyen de référence pour le baril de 77,4 dollars pour 2025, ce qui semble réaliste. De plus, il ne faut pas compter sur une aide saoudienne sur le front du financement extérieur. Toute aide serait limitée puisque le Royaume se concentre sur ses chantiers internes si nombreux.