Cinq partis politiques de gauche, à savoir Al Massar, le Parti des Travailleurs, Ettakatol, el Qotb et le Parti Socialiste, ont organisé une conférence de presse conjointe au siège du Parti des Travailleurs, le jeudi 3 octobre 2024. Lors de cette conférence, ils ont annoncé leur position face à l’élection présidentielle prévue pour le 6 octobre. Ils prônent le boycott.
Faouzi Charfi, secrétaire général du parti Al Massar, a ouvert la conférence en appelant au boycott de la présidentielle qu’il qualifie de « manipulée et illégitime ». Il a exprimé des préoccupations concernant la répression politique, la détérioration économique et l’absence d’une véritable campagne électorale.
M. Charfi souligne que les résultats de l’élection sont déjà contestés avant même sa tenue, annonçant une résistance pacifique après le scrutin. De même qu’il note un manque de mobilisation populaire et une désaffection croissante envers la politique.
De son côté, Hamma Hammami, secrétaire général du Parti des Travailleurs, a soutenu que la situation politique, économique et sociale en Tunisie s’est considérablement détériorée depuis le 25 juillet 2021. Il exprime son opposition à la légitimité des élections organisées sous le régime actuel, qualifiant ces scrutins de « mascarade électorale ».
Dans ce contexte, M. Hammami appelle à un boycott actif, incitant les citoyens à mener une campagne pour dénoncer le caractère non démocratique de l’élection. Il estime que participer à cette élection reviendrait à accorder une légitimité à un processus qu’il considère comme frauduleux. Il souligne enfin que le régime de Kaïs Saïed se caractérise par un populisme conservateur et des tendances d’extrême droite.
Par ailleurs, les intervenants présents dénoncent également les conditions actuelles qui empêchent une élection véritablement démocratique. Telles que l’interdiction de soutenir des candidats et l’emprisonnement de certains d’entre eux.
En outre, ils appellent à l’unité des forces progressistes. Et ce, en évoquant l’importance de se rassembler autour d’une plateforme démocratique pour restaurer les droits et libertés perdus depuis la révolution du 14 janvier 2011.
En résumé, ces partis se positionnent comme défenseurs des droits démocratiques appelant à la résistance contre un régime qu’ils considèrent comme « oppressif et illégitime ».