Le Parti Destourien Libre (PDL) a tenu une conférence de presse le jeudi 3 octobre 2024, au cours de laquelle il a dénoncé plusieurs irrégularités qui auraient entaché le processus électoral pour la présidentielle prévue le 6 octobre. Le parti remet en question la légitimité de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Et, de ce fait, la conformité de ses décisions. Mettant particulièrement en avant l’amendement « accéléré » de la loi électorale à quelques jours du scrutin.
Par conséquent, le parti a annoncé qu’il ne participerait pas à cette élection et qu’il ne reconnaîtrait pas la légitimité des résultats qui en découleraient.
Karim Krifa, dirigeant du PDL a également indiqué plusieurs irrégularités formelles avaient été constatées dans le processus électoral. Il a précisé que le comité de défense d’Abir Moussi n’avait pas encore reçu de réponse concernant le dossier de candidature de la présidente du parti. Bien que le nom de son mandataire figure sur la liste des candidats acceptés publiée par l’ISIE, les décisions judiciaires n’ont pas été appliquées. « Ce qui pourrait entraîner un non-respect des décisions judiciaires », poursuit-il.
Pour sa part, Thameur Saad, membre du bureau politique du PDL, a annoncé dans un communiqué que le parti réaffirmait son engagement à lutter contre l’obscurantisme et le pouvoir absolu. Il a déclaré que le PDL ne participerait pas à cette élection et ne reconnaîtrait pas ses résultats. « Nous ne participerons pas à la date du 6 octobre 2024, ni de près ni de loin, et nous ne reconnaîtrons jamais ses résultats ».
Le parti se distancie également des conflits entre le système actuel instauré depuis le 25 juillet et les anciens régimes. En outre, il s’engage à établir un système démocratique garantissant sérénité, liberté et développement pour les citoyens.
Il a souligné que « la position du PDL, exprimée dans un document comportant six points, ne se limite pas à un simple boycott de l’élection présidentielle. Mais elle représente plutôt un refus d’engagement et de reconnaissance de ce processus ainsi que de ses résultats ».
Il est important de rappeler qu’Abir Moussi, présidente du PDL est en détention depuis un an, ayant été arrêtée le 3 octobre 2023; alors qu’elle tentait de déposer une demande de recours administratif devant le bureau d’ordre du palais de Carthage. Des policiers étaient intervenus pour l’arrêter et lont confisqué les téléphones des personnes présentes. Deux jours plus tard, un mandat de dépôt était émis à son encontre. Depuis, elle fait face à plusieurs poursuites judiciaires, y compris des accusations portées par l’ISIE, en vertu du décret 54. Le 5 août 2024, Abir Moussi a été condamnée à deux ans de prison.