Le chef du bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Liban, Matthew Luciano, a fait état, vendredi 4 octobre 2024, de l’escalade de l’intensité du conflit régional, notant qu’environ 235 000 personnes ont traversé la frontière libanaise vers la Syrie par voie terrestre entre le 21 septembre et le 3 octobre.
Luciano a déclaré dans un communiqué depuis Beyrouth que cet exode massif comprenait environ 82 000 Libanais et 152 000 Syriens, ce qui reflète la gravité des tensions régionales.
Il a ajouté, citant les autorités libanaises, qu’environ 50 000 personnes, pour la plupart des Libanais, et 10 000 Syriens ont quitté l’aéroport de Beyrouth au cours de la même période, tandis qu’environ un millier de personnes ont fui par la mer.
On estime qu’environ un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du Liban depuis octobre dernier, dans un contexte d’escalade du rythme des échanges de tirs des deux côtés de la « Ligne bleue » qui sépare le Liban et Israël, et surveillée par les Nations unies.
Les travailleurs humanitaires de l’ONU et leurs partenaires ont passé des mois à renforcer les capacités sanitaires du Liban en prévision d’un afflux massif de personnes infectées.
À cet égard, Luciano a déclaré : « Cela se produit déjà » dans les installations médicales libanaises, après l’atterrissage du premier avion cargo humanitaire à Beyrouth transportant des fournitures médicales suffisantes pour soigner des dizaines de milliers de blessés.
Il a ajouté : « Soyons clairs : si la situation continue de s’aggraver, nous serons tous confrontés à des défis majeurs quant à la manière d’y répondre ».
Pour sa part, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué l’arrivée du vol humanitaire à Beyrouth, notant que des vols supplémentaires seront bientôt programmés, transportant davantage de matériel de traitement de traumatologie, en plus du matériel de santé mentale et de choléra.
En outre, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a signalé que les personnes qui traversent la frontière syrienne risquent de retourner dans leurs maisons endommagées et d’avoir un accès limité aux services de base.
Enfin, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a déclaré vendredi 4 courant que le nombre de morts civiles au Liban à la suite de la campagne israélienne contre le groupe libanais Hezbollah est « totalement inacceptable ».
« Alors que la situation humanitaire continue de se détériorer, le HCR s’efforce d’augmenter ses approvisionnements en articles de première nécessité pour répondre aux besoins croissants et se préparer à toute nouvelle escalade ou déplacement possible », a-t-il souligné.