Des experts dans le domaine de l’éducation ont appelé à la nécessité de valoriser la connaissance, la discipline et le rôle de l’éducateur pour lui permettre de jouer pleinement son rôle et réduire les phénomènes de violence auxquels le personnel éducatif sont exposés à l’intérieur et à l’extérieur de l’école.
L’appel des experts intervient à l’occasion de la célébration en Tunisie de la Journée internationale des enseignants, célébrée le 5 octobre de chaque année.
Abdelwahab Ben hfaiedh, professeur de sociologie de l’éducation à l’Université de Tunis, a déclaré à l’Agence TAP, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des enseignants, que les réformes éducatives adoptées depuis les années 1980, en particulier la loi d’orientation relative à l’éducation, ont déplacé le centre du processus éducatif de l’enseignant vers l’apprenant.
Ces réformes ont également contribué à la diffusion du concept de « l’élève-roi » qui, selon lui, explique les raisons de l’escalade de la violence à l’encontre du personnel éducatif et de la marchandisation de l’éducation.
Il a estimé que l’éducation parentale doit retrouver sa place et mettre l’accent sur l’importance des acquis cognitifs, de la discipline et du savoir comme axes principaux du processus éducatif.
Pour sa part, le psychologue Abdelbaset Fqih, dans une déclaration à TAP, a souligné le grand rôle des parents dans la reconstruction de la bonne image de l’éducateur chez l’enfant en raison de leur influence et de la nécessité de travailler avec l’institution éducative.
Le professeur de sociologie à la faculté des lettres et des sciences sociales de Tunis, Abdessattar Sahbani, a estimé que l’école tunisienne ne répond plus aux exigences de l’étape actuelle, car elle utilise encore les moyens et les capacités des années 1970.
Il a ajouté dans une déclaration à TAP que l’éducateur n’est plus en mesure de conserver sa dignité compte tenu de la rareté et de la limitation des ressources financières, ce qui l’a contraint à s’adonner à des cours particuliers qui ont contribué à la « marchandisation de l’éducation ».
L’éducation est devenue basée sur l’offre et la demande, et les cours particuliers, dans lesquels le parent joue un rôle actif, ont modifié la relation avec l’enseignant et le professeur.
Il considère que l’aspect relationnel entre l’enseignant et l’élève devrait être au centre de la réflexion sur le système éducatif en Tunisie et de l’amélioration de la perception de l’enseignant, qui a récemment perdu son statut.
Il a souligné la nécessité d’accorder plus d’attention aux besoins de l’élève en prévoyant un psychologue et un sociologue dans chaque école, en rétablissant le niveau de confiance, en introduisant des activités de loisirs, en limitant les cours particuliers et en repensant le concept d’examen.
Avec TAP