Voici quelques éléments de l’intervention du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, lors du huis clos sur le thème du multilatéralisme renouvelé, au 19ème Sommet de la Francophonie 2024. Et ce, en présence du président du Sommet, de la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, et de nombreux participants.
« Vous n’êtes pas sans savoir que le multilatéralisme en tant qu’instrument efficient des relations internationales et de diplomatie se trouve être aujourd’hui affaibli, voire remis souvent en question. Tout se passe comme si les questions de la guerre, de la sécurité, celles relatives à la coexistence entre les peuples et les efforts tendant à la paix, avaient quelque peu perdu de leur acuité et de leur substance.
Le génocide dont est victime la population de Gaza, l’embrasement au Liban auquel nous assistons impotents, la guerre russo-ukrainienne et les autres foyers de tension de par le monde attestent de l’inefficacité des organisations internationales pour mettre un terme à des situations pour le moins chaotiques. Une situation qui interpelle notre conscience collective, notre sens de l’humain, non seulement en tant que communauté linguistique et culturelle, dont les liens sont tissés à travers l’histoire mais également et surtout en tant que communauté animée par les mêmes idéaux de paix, de solidarité et de coexistence par-delà notre diversité ethnique, religieuse et autre…
La Tunisie demeure engagée envers un multilatéralisme au service d’un ordre mondial plus équitable, s’appuyant sur le droit international, le codéveloppement, la stabilité et la paix. La Tunisie saisit chaque opportunité à travers les instances internationales pour contribuer au renforcement du rôle des Nations unies dans le traitement des défis menaçant la sécurité internationale.
La Tunisie demeure engagée envers un multilatéralisme au service d’un ordre mondial plus équitable, s’appuyant sur le droit international, le codéveloppement, la stabilité et la paix.
Tout récemment et lors de sa participation active au Sommet de l’avenir tenu à New York, la Tunisie a fortement soutenu l’initiative du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour procéder aux révisions et réformes nécessaires dans la gouvernance internationale. “C’est une occasion qui ne se présente qu’une seule fois en une génération”, disait M. Antonio Guterres.
Ce fut une occasion unique de restaurer une confiance érodée et de démontrer que la coopération internationale permet d’atteindre de manière efficace les objectifs convenus et d’aborder les nouvelles menaces et les nouvelles possibilités.
En outre, le Sommet de l’avenir offre la possibilité pour redynamiser le multilatéralisme, trouver des solutions communes aux défis mondiaux, pour que les progrès soient partagés équitablement entre toutes les nations du monde.
Le Pacte pour l’avenir (adopté par l’Assemblée Générale le 22 septembre 2024) et ses annexes, le Pacte numérique mondial et la Déclaration sur les générations futures, représentent une réponse mondiale efficace aux menaces émergentes, complexes et même existentielles.
Le Sommet de l’avenir offre la possibilité pour redynamiser le multilatéralisme, trouver des solutions communes aux défis mondiaux et pour que les progrès soient partagés équitablement entre toutes les nations du monde.
Ils marquent un tournant vers un multilatéralisme plus efficace, plus inclusif et fonctionnant plus en réseaux. Et ils ouvrent la voie à de nouvelles possibilités et opportunités pour développer des sociétés pacifiques plus inclusives et plus justes.
Ce pacte servira de feuille de route pour maximiser les chances, bâtir un héritage d’opportunités et un monde plus juste pour chaque être vivant.
La Tunisie estime que le potentiel est immense. Et elle s’engage pleinement, avec un optimisme pragmatique, dans la mise en œuvre de ces accords et dans tous les efforts et les initiatives visant à envisager des réformes pour renforcer les institutions mondiales qui soutiennent la paix, la sécurité et le développement durable. Et pour les rendre plus légitimes, plus justes et plus efficaces et en harmonie avec les principes et les valeurs de la charte des Nations unies.
La Tunisie estime que le potentiel est immense. Et elle s’engage pleinement, avec un optimisme pragmatique, dans la mise en œuvre de ces accords et dans tous les efforts et les initiatives visant à envisager des réformes pour renforcer les institutions mondiales qui soutiennent la paix, la sécurité et le développement durable, et pour les rendre plus légitimes.
Sur un autre volet, l’architecture financière internationale ne représente pas la réalité de l’économie mondiale. Et elle n’est plus en mesure de résoudre les défis économiques mondiaux tels que les dettes, l’impact des changements climatiques et le développement durable.
Pour rétablir la confiance dans les institutions internationales, nous devons commencer par expier les injustices et créer un présent meilleur et envisager un avenir de paix, de dignité et de prospérité pour les générations futures.
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