Des experts en éducation estiment que l’école tunisienne publique vit aujourd’hui un décalage entre les opportunités offertes par les nouvelles technologies et les mécanismes d’enseignement non productifs qui ne stimule plus l’élève.
Le professeur de sociologie à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Abdessatar Sahbani, considère que l’enseignant n’est pas parvenu à apprivoiser la technologie et l’utiliser dans le domaine éducatif en raison d’une infrastructure numérique limitée et du manque des ressources et des moyens.
Dans une déclaration à la TAP, à l’occasion de la célébration, pendant le mois d’octobre, de la Journée internationale des enseignants, il a ajouté que l’école tunisienne est restée à l’écart du monde numérique, pointant du doigt les méthodes d’apprentissage obsolètes encore en vigueur en Tunisie.
L’école tunisienne ne répond plus, depuis trois décennies, aux exigences de l’étape actuelle et continue à utiliser des mécanismes datant les années 70 du siècle dernier, a-t-il regretté.
De son côté, la présidente de l’Association tunisienne pour la technologie de l’éducation moderne, Yesmine Sakli, a fait observer que l’éducateur en Tunisie manque de formation en nouvelles technologies. Elle a souligne que la majorité des cursus de formation proposée par le ministère de l’éducation sont pédagogiques, principalement.
Elle met en évidence le besoin de se servir de la technologie et l’intelligence artificielle pour présenter à l’apprenant un contenu attrayant.
Khaled Chebbi expert et chercheur en éducation, considère pour sa part, que des mesures doivent être prises pour imposer l’enseignement numérique dans toutes les régions et de façon équitable. Il a préconisé une préparation logistique et scientifique optimale pour réaliser cet objectif dans un délai de 5 ans.
Il a rappelé que le ministère de l’éducation avait déjà mené une expérience dans certaines écoles pilotes et fourni les techniques nécessaires pour promouvoir l’enseignement numérique, à travers les tableaux interactifs, les tablettes et laboratoires de langues modernes. Mais cette expérience a été de courte durée, a-t-il fait observer.
L’enseignement numérique ne peut pas être assuré par des mécanismes traditionnels de l’éducation. L’école publique est une école traditionnelle. D’ailleurs, si en temps du Covid-19 l’expérience de l’enseignement à distance n’a pas réussi, c’est parce qu’elle consiste à appliquer les méthodes d’enseignement classique à l’enseignement numérique, a-t-il soutenu.
L’expert a proposé de mener une nouvelle expérience pilote dans nombre d’établissements éducatifs pour utiliser l’enseignement numérique et d’évaluer cette expérience à la fin de l’année scolaire en vue de sa généralisation.
Avec TAP