Le 15 octobre 2024, la Tunisie commémore le 61e anniversaire de l’évacuation de Bizerte, un événement marquant de son histoire. Cette date, qui correspond au départ du dernier soldat français du territoire tunisien en 1963, trouve ses racines dans la crise de Bizerte survenue en 1961, elle-même issue des tensions persistantes depuis l’indépendance de la Tunisie en 1956.
La crise a été déclenchée par la présence continue de la base navale française à Bizerte, un sujet délicat pour le président Habib Bourguiba, qui souhaitait résoudre cette question rapidement. Au printemps 1961, il demanda à Charles de Gaulle le retrait des troupes françaises dans un délai d’un an. Cela a conduit à une détérioration des relations entre les deux pays, surtout après que la Tunisie ait soutenu les rebelles algériens.
Le 17 juillet 1961, le parti néo-destour, fondé par Bourguiba, imposa un blocus à la base. En réponse, la France envoya 700 soldats parachutistes, entraînant des combats violents. La Tunisie suspendit ses relations diplomatiques avec la France et saisit le Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 22 juillet, après une résolution de l’ONU, des négociations pour un cessez-le-feu furent engagées, avec le secrétaire d’État américain Dean Rusk jouant un rôle clé. Les pertes humaines furent lourdes : environ 1 300 Tunisiens et 24 Français trouvèrent la mort. Finalement, la France évacua Bizerte le 15 octobre 1963, date qui est devenue une fête nationale.
Bien que cette évacuation ait été un échec sur le plan militaire pour la Tunisie, elle fut considérée comme une victoire diplomatique. Les habitants de Bizerte célébrèrent cet événement en envahissant le port et en chantant l’hymne national.
Bahi Ladgham hissait le drapeau tunisien sur la base et annonçait à Bourguiba : « Mission accomplie ».
L’écho de la guerre : Le récit d’Amina Mansour
Dans un monde où la guerre laisse des cicatrices indélébiles, Amina Mansour nous plonge dans une conversation bouleversante avec son père. Alors que les souvenirs d’une évacuation tragique refont surface, elle nous invite à écouter les échos d’une réalité souvent tue. Comment peut-on vraiment raconter l’horreur de la guerre ? À travers leurs mots, “nous découvrons l’odeur de la mort qui imprègne les rues, le désespoir des âmes perdues et l’indifférence glaçante des puissants”, poursuit-elle. Ce récit poignant nous rappelle que derrière chaque chiffre se cache une vie, une histoire, une douleur inexprimée.
En somme, l’évacuation de Bizerte reste une page importante de l’histoire tunisienne. Habib Bourguiba a voulu célébrer cet événement pour qu’il demeure gravé dans les mémoires comme un symbole de l’indépendance nationale.