La traduction française du roman tunisien Le Désastre de la maison des notables de la romancière et universitaire Amira Ghenim figure dans la shortlist du Prix Médicis étranger 2024. Le jury délibérera le 6 novembre 2024.
En effet, le Prix Médicis étranger est décerné chaque année à un roman étranger paru en traduction française au cours de l’année. Le roman a été traduit de l’arabe par Souad Labbize et publié dans la collection « Khamsa », coéditée par les Éditions Philippe Rey et les Éditions Barzakh.
La romancière tunisienne a récemment affirmé sur son compte officiel du réseau social Facebook que son roman a permis au roman tunisien d’atteindre pour la première fois la shortlist du Prix Médicis étranger. Ce roman avait déjà été sélectionné pour l’International Prize for Arabic Fiction (IPAF) dans son édition 2021 et avait également remporté le prix spécial du jury au Comar d’Or 2020.
Ce roman s’inspire de la figure historique de Tahar Haddad, réformateur tunisien du début du 20ème siècle, célèbre pour son engagement en faveur de l’émancipation des femmes. À travers une fiction romanesque, l’auteure explore une histoire d’amour tragique entre Tahar Haddad et une jeune femme issue d’une famille notable de Tunis, Zoubeida Rassâa. Le roman aborde plusieurs thèmes, dont le conservatisme des notables tunisiens, leur arrogance et leur rejet des idées de réforme sociale défendues par Tahar Haddad. L’œuvre est également un réquisitoire contre ces élites tunisiennes qui ont persécuté le réformateur après la publication de son ouvrage sur les droits des femmes en 1930.
En outre, le roman traite également du racisme, à travers le personnage de Khadouj, une servante noire, descendante d’esclaves affranchis, qui subit des traitements inhumains de la part de ses maîtres. Cette thématique rappelle les rapports de domination entre les notables et leurs serviteurs.