La Chine émettra près de 300 milliards d’euros d’obligations au cours des trois prochains mois. C’est ce qu’a annoncé, le 12 octobre 2024, le ministre chinois des Finances, Lan Foan. Alors que les autorités du pays intensifient leurs efforts pour stimuler la deuxième économie mondiale.
« Au cours des trois prochains mois, un total de 2 300 milliards de yuans d’obligations spéciales pourra être utilisés », a noté Lan Foan lors d’une conférence de presse à Pékin.
Ces fonds « aideront les grandes banques commerciales publiques à renouveler leur base de capital, à améliorer leur résilience aux risques et leurs capacités de prêt; ainsi qu’à mieux servir la croissance de l’économie », a ajouté le ministre.
Une partie des fonds sera également utilisée pour aider les gouvernements locaux à faire face à leurs problèmes d’endettement, à offrir des subventions aux personnes à faible revenu et à soutenir le marché immobilier.
Ces mesures répondent pleinement aux demandes des investisseurs qui réclament depuis longtemps une intervention majeure des autorités chinoises. Et ce, alors que la deuxième économie mondiale perd sa dynamique de croissance et peine à surmonter les pressions déflationnistes et à renforcer la confiance des consommateurs dans un contexte de forte récession du marché immobilier.
Mesures monétaires en vigueur
Il convient de noter que l’augmentation des dépenses publiques s’ajoutera à une série de mesures monétaires annoncées ces dernières semaines, principalement des réductions des taux d’intérêt et l’apport de liquidités aux banques.
En outre, Pékin va relever le plafond de la dette des gouvernements locaux pour leur permettre de dépenser davantage dans les infrastructures et de stimuler l’emploi.
Les plus grandes banques chinoises vont également réduire les taux d’intérêt sur la plupart des prêts hypothécaires existants à partir du 25 octobre, conformément aux directives publiées en septembre par la banque centrale de Chine. C’est aussi ce que rapporte aujourd’hui la chaîne de télévision publique CCTV.
Le Fonds monétaire international estime la dette du gouvernement central chinois à 24 % de son PIB. Mais il estime que la dette publique totale, y compris la dette des gouvernements locaux, s’élève à 116 % du PIB.
Cependant, si les annonces de mesures ont dopé le sentiment du marché et ont notamment vu les actions en Bourse grimper de 25 % en quelques jours, plusieurs analystes soulignent que la Chine doit également s’attaquer à ses problèmes structurels profonds, comme la relance de la consommation et la réduction de la dépendance de l’économie nationale des investissements dans les infrastructures alimentées par la dette.
La majeure partie des mesures de relance budgétaire chinoises sont toujours destinées à l’investissement. Mais cela a entraîné une augmentation de la dette plus rapide que la croissance économique à mesure que les rendements baissent.
Ainsi, le FMI estime la dette du gouvernement central chinois à 24 % de son PIB. Mais il estime que la dette publique totale, y compris la dette des gouvernements locaux, s’élève à 116 % du PIB.
La consommation reste faible, les investissements élevés
Les bas salaires, le chômage élevé des jeunes et la faiblesse du filet de sécurité sociale signifient que les dépenses des ménages chinois représentent moins de 40 % du PIB, soit environ 20 points de pourcentage de moins que la moyenne mondiale. En revanche, les investissements sont comparativement 20 points supérieurs à la moyenne mondiale.
Les bas salaires, le chômage élevé des jeunes et la faiblesse du filet de sécurité sociale signifient que les dépenses des ménages chinois représentent moins de 40 % du PIB, soit environ 20 points de pourcentage de moins que la moyenne mondiale.
Enfin, les responsables chinois se sont engagés à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie à intensifier leurs efforts pour stimuler la demande intérieure. Toutefois, ils ont réalisé peu de progrès sur ce front. Car cet objectif sera probablement impossible à atteindre sans une refonte structurelle fondamentale de nombreuses politiques et institutions.