Un soutien de plus pour Israël et une énième provocation pour l’Iran. Les États-Unis ont informé, dimanche 13 octobre 2024, de l’envoi du système THAAD (bouclier anti-missile de haute altitude) qui sera déployé en Israël par des soldats américains.
Les Américains à la rescousse de leur enfant gâté auquel ils ne refusent rien. Ainsi, dans un contexte de tension extrême entre l’Iran et Israël, Washington a annoncé le déploiement d’un système de défense antimissile et une centaine de soldats pour le faire fonctionner. Au risque de s’embourber encore un peu plus dans le terrain glissant du Moyen-Orient et se retrouver pris dans l’engrenage infernal d’une guerre qui pourrait embraser l’ensemble de la région. Pour des raisons électoralistes, chuchotent les mauvaises langues…
« Cette action souligne l’engagement inébranlable des États-Unis à défendre Israël et à défendre les Américains en Israël contre toute nouvelle attaque de missiles balistiques de l’Iran ». C’est ainsi qu’a justifié le département de la Défense dans un communiqué. Tout est dit.
Pour la première fois, Washington a décidé d’envoyer à l’État hébreu une centaine de soldats américains pour faire fonctionner ce système de défense antimissile. Sachant que le fonctionnement d’une seule batterie THAAD nécessite généralement 95 soldats
En effet, les États-Unis ont annoncé, dimanche 13 octobre, l’envoi en Israël d’une batterie THAAD, « un intercepteur terrestre à haute altitude conçu pour abattre des missiles balistiques. Ce qui marque une étape importante dans leurs efforts pour protéger directement Israël contre une attaque ennemie, notamment iranienne », rapporte The Wall Street Journal.
Fait marquant : pour la première fois, Washington a décidé d’envoyer à l’État hébreu une centaine de soldats américains pour faire fonctionner ce système de défense antimissile. Sachant que le fonctionnement d’une seule batterie THAAD nécessite généralement 95 soldats, selon un récent document du Congrès américain.
Colmater les brèches
Pourquoi cet empressement américain à satisfaire les moindres desiderata de son encombrant allié?
Officiellement, c’est pour renforcer la défense aérienne israélienne, aider l’État hébreu à lutter contre la menace balistique iranienne; enfin, afin de colmater les brèches du dôme de fer visé par plus de 180 missiles iraniens le 1er octobre dernier, que le Pentagone va déployer un système de défense antimissile à haute altitude en Israël : le THAAD, acronyme anglais de Terminal High Altitude Area Defense. Sachant qu’il faudra au moins une semaine pour acheminer ce système par avions-cargos, en Israël.
Lire aussi : L’Iran a tiré 180 missiles sur Israël
Rappelons à ce propos que Tel-Aviv n’a pas encore répliqué à l’attaque du 1er octobre, mais le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué que la réponse serait « mortelle, précise et surtout surprenante ». L’Iran a promis en retour qu’il ne laisserait aucune attaque israélienne sans réponse.
Pour rappel, la République islamique a lancé le 13 avril dernier puis le 1er octobre dernier deux attaques massives contre Israël. Si la première a été interceptée à 90 % par le dôme de fer hébreu, la seconde a été moins efficace, avec seulement 79 % de missiles détruits, selon une étude du James Martin Center for Nonproliferation Studies (CNS). Le bouclier antimissile THAAD américain pourrait permettre de colmater les brèches en cas de nouvelle attaque iranienne.
Rappelons à ce propos que Tel-Aviv n’a pas encore répliqué à l’attaque du 1er octobre, mais le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué que la réponse serait « mortelle, précise et surtout surprenante ». L’Iran a promis en retour qu’il ne laisserait aucune attaque israélienne sans réponse.
Performances
Ce système d’armement permet d’intercepter des projectiles à grande vitesse, comme le missile balistique hypersonique iranien « Fattah ». Une équipe de militaires américains sera aussi déployée pour assurer les manœuvres.
Fabriqué par Lockheed Martin, le plus grand fabricant d’armes américain, ce système de défense mobile en service aux États-Unis depuis 2008 agit comme un bouclier contre les missiles balistiques de courte (moins de 1 000 km) et moyenne (entre 1 000 et 3 000 km) portée, ainsi que certains projectiles à portée intermédiaire (3 000 à 5 000 km).
Selon les experts militaires, ce système de défense américain est parfaitement adapté à la menace iranienne. Le système multicouches israélien protège, lui, essentiellement des engins à faible altitude, les plus utilisés par le Hamas et le Hezbollah, et des roquettes ou missiles de croisière d’une portée comprise entre 40 et 3 000 km. Les systèmes Arrow II et Arrow III permettent également l’interception de missiles balistiques, à 500 km pour le premier, et à 2 400 km pour le second.
Ainsi, une batterie THAAD, l’armée américaine en dispose de sept, compte six lanceurs montés sur un fourgon, avec huit intercepteurs sur chaque lanceur, et un puissant radar. Elle est conçue pour détruire les menaces à la fois dans et en dehors de l’atmosphère.
Le système multicouches israélien protège, lui, essentiellement des engins à faible altitude, les plus utilisés par le Hamas et le Hezbollah, et des roquettes ou missiles de croisière d’une portée comprise entre 40 et 3 000 km.
De plus, et contrairement à d’autres systèmes, les intercepteurs du THAAD fonctionnent sur le modèle « hit-to-kill », grâce à leur énergie cinétique. C’est-à-dire qu’ils détruisent les cibles entrantes en entrant en collision avec elles plutôt qu’en explosant à proximité de l’ogive.
Techniquement, le THAAD peut détecter un missile hostile de 870 à 3 000 kilomètres grâce à ses radars. La direction ainsi que la provenance est analysée avant que les informations collectées soient transmises à un système de contrôle de tir.
Ensuite, le système détermine la taille, la trajectoire, la vitesse ou encore l’altitude pour en mesurer sa menace. Si celle-ci est avérée, alors se déclenche la phase suivante.
Après analyse, le THAAD sélectionne le missile adapté pour réduire à néant la menace. La trajectoire de ce dernier est aussi calculée et suivie par le bouclier afin de guider au mieux son missile. Il faut savoir que chaque lanceur prend environ 30 minutes pour se recharger.
Enfin, le missile envoyé par le bouclier entrera en impact avec la menace à haute altitude. À noter toutefois que le missile lancé par le bouclier ne contient pas d’ogive explosive. Ce dernier entre simplement en contact avec le missile hostile afin de le détruire.
Ce système fonctionne « avec un taux de réussite presque parfait dans des conditions de test », prétendent les ingénieurs de Lockheed Martin, non sans arrogance. Mais, ce système est-il aussi performant et hermétique qu’on le dit… dans des conditions réelles?