Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, exhorte les autorités tunisiennes à garantir la protection des processus démocratique et libertés fondamentales. Le responsable avance qu’à l’approche de l’élection présidentielle, plus d’une centaine de candidats potentiels, de membres de leurs équipes de campagne et d’autres personnalités politiques ont été arrêtés, souvent pour des accusations variées, allant de la falsification de documents électoraux à des infractions liées à la sécurité nationale.
Parmi les 17 candidats envisagés, seule une poignée a été acceptée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Tandis que d’autres ont été condamnés à des peines de prison sévères. Volker Türk exprime ainsi ses inquiétudes quant aux procès en cours, les qualifiant de révélateurs d’un manque de respect pour les garanties de procédure régulière et de procès équitable.
En outre, l’ISIE a récemment ignoré une décision du Tribunal administratif qui aurait permis la réadmission de trois candidats exclus. De plus, une loi adoptée par le Parlement a soustrait les litiges électoraux à la compétence de ce même tribunal. Des actes que M. Türk qualifie de contradiction avec le respect de l’état de droit.
Ce climat de tension s’inscrit dans un contexte de pressions accrues sur la société civile, avec des attaques ciblant des journalistes, des défenseurs des droits de l’Homme et des opposants politiques, ainsi que des juges et des avocats, poursuit-il. Puis, M. Türk rappelle que la Tunisie avait été un modèle en matière de justice transitionnelle. Tout en soulignant les efforts de l’Instance vérité et dignité. Toutefois, il regrette la perte de certains de ces acquis, notamment avec l’arrestation récente de l’ancien président de cette instance.
Enfin, il appelle la Tunisie à renouer avec ses engagements envers la justice transitionnelle, à entreprendre les réformes nécessaires pour renforcer l’état de droit, et à garantir les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Türk insiste également sur la nécessité de libérer toutes les personnes détenues de manière arbitraire.