Le monde est au bord d’une nouvelle ère de l’électricité, la demande en combustibles fossiles devant culminer d’ici la fin de la décennie, ce qui signifie que les surplus de pétrole et de gaz pourraient stimuler les investissements dans les énergies vertes, a déclaré, mercredi 16 octobre 2024, l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Mais elle a également mis en évidence un niveau élevé d’incertitude alors que les conflits impliquent le Moyen-Orient, pays producteurs de pétrole et de gaz, et la Russie, et alors que les pays représentant la moitié de la demande énergétique mondiale organisent des élections en 2024.
« Dans la seconde moitié de cette décennie, la perspective d’une offre plus abondante – voire excédentaire – de pétrole et de gaz naturel, en fonction de l’évolution des tensions géopolitiques, nous entraînerait dans un monde énergétique très différent », a déclaré le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, dans un communiqué accompagnant son rapport annuel.
Les surplus de réserves de combustibles fossiles pourraient conduire à une baisse des prix et permettre aux pays de consacrer davantage de ressources à l’énergie propre, faisant entrer le monde dans une « ère de l’électricité », souligné Birol.
À plus court terme, il existe également la possibilité d’une réduction des approvisionnements si le conflit au Moyen-Orient perturbe les flux de pétrole.
L’AIE estime que de tels conflits mettent en évidence la pression exercée sur le système énergétique et la nécessité d’investissements pour accélérer la transition vers des « technologies plus propres et plus sûres ».
L’année dernière, l’AIE a enregistré un niveau record d’énergie propre dans le monde, avec notamment plus de 560 gigawatts (GW) de capacité d’énergie renouvelable. Environ 2 000 milliards de dollars devraient être investis dans les énergies propres en 2024, soit près du double du montant investi dans les combustibles fossiles.
Dans son scénario basé sur les politiques gouvernementales actuelles, la demande mondiale de pétrole culmine avant 2030 à un peu moins de 102 millions de barils/jour (mb/j), puis retombe aux niveaux de 2023, soit 99 mb/j, d’ici 2035, en grande partie à cause d’une baisse de la demande du secteur des transports à mesure que l’utilisation des véhicules électriques augmente.
Le rapport expose également l’impact probable sur les futurs prix du pétrole si des politiques environnementales plus strictes sont mises en œuvre à l’échelle mondiale pour lutter contre le changement climatique.