L’Algérie s’apprête à réviser, au début de 2025, l’accord d’association avec l’Union européenne. C’est ce qu’a annoncé, le 15 octobre 2024, le président Abdelmadjid Tebboune, qui estime que cette révision est « nécessaire » et sera réalisée avec flexibilité et esprit de convivialité, sans entrer en conflit. Puisque l’Algérie entretient des relations normales avec les pays de l’UE.
Le partenariat de l’Algérie avec l’Union européenne s’étend sur plus de 20 ans après la signature de l’accord entre les deux parties en Espagne en avril 2002, après quoi il est entré en vigueur en septembre 2005.
La valeur des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne au cours des sept premiers mois de 2024, selon les statistiques de la Direction générale des statistiques de la Commission européenne (Eurostat), s’élève à environ 27,4 milliards d’euros (29,9 milliards de dollars).
Déroulement de l’accord
L’Algérie et l’Union européenne n’ont pas auparavant revu l’accord dans son intégralité, à l’exception de revues partielles liées au premier projet de suppression des droits de douane en 2010, puis d’une évaluation conjointe à la demande de l’Algérie en 2015, en plus de l’évaluation d’accords commerciaux préférentiels en 2020 à la demande de l’Algérie, qui a imposé en 2021 des restrictions à l’importation de certains produits pour protéger sa production nationale. Ce qui a soulevé l’objection du bloc européen, qui, en juin dernier, a considéré qu’il s’agissait d’une « interdiction des produits européens » qui « viole l’accord de partenariat » entre les deux parties, faisant allusion au recours à l’arbitrage avant de recourir au dialogue.
Le professeur d’économie, Fares Habbash, estime qu’il existe un déséquilibre et une violation des indicateurs et des objectifs de l’accord, sur la base de ses dispositions liées à la coopération économique, d’investissement et industrielle, au transfert de technologie et à l’investissement dans le domaine agricole et technologique, ainsi qu’ils sont restés de simples slogans qui n’ont pas été réalisés.
Il a évoqué des estimations confirmant que l’annulation des droits de douane a entraîné d’énormes pertes financières pour l’Algérie, estimées à environ 700 milliards de dinars algériens (5,5 milliards de dollars) depuis le début de la mise en œuvre de l’accord.
Pour sa part, l’économiste Ahmed Al-Haidoussi a déclaré que la demande de l’Algérie de reconsidérer l’accord de partenariat avec l’Union européenne est due à « l’évolution des conditions économiques et sociales plus de 20 ans après la signature de l’accord ».
La balance commerciale tout au long de la période précédente était en faveur de l’Union européenne, et bien que l’accord contenait certains points positifs, la partie européenne ne les a pas respectés, estime M. Al-Haidoussi.